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Défilés féminins : épatée par les lumineux trompe-l'oeil d'Anrealage

Article rédigé par franceinfo - Corinne Jeammet (avec AFP)
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Publié Mis à jour
C'est Anrealage qui raffle mon coup de coeur pour cette 1re journée consacrée à 10 créateurs. Son 2e défilé parisien m'a bluffé tout autant que le 1er la saison passée. Le Japonais Kunihiko Morinaga s'amuse de jeux d'ombre et de lumière. En exposant à la lumière ses tenues noires, il y imprime des taches blanches ou révèle avec une lumière UV des imprimés colorés. Totalement admirative !

MIGUEL MEDINA / AFP

Le Japonais a de nouveau présenté un show spectaculaire autour de la lumière, avec des mannequins vêtus, maquillés et coiffés entièrement de noir. La devise de sa collection intitulée Light : "Light up dark. To see what is there. Light up clothes. To see what is not there". Un coup de projecteur sur le premier modèle et voici grâce au procédé de photochromie une tache blanche qui apparait sur le vêtement photosensible. Le défilé se poursuit et tout le dressing est ponctué de ces halos lumineux cette fois-ci réalisés en trompe-l'oeil : ici un disque blanc qui vient orner la poitrine d'une veste ou d'un pull, là un col qui apparaît. Les vestes ont les manches arrondies, la taille serrée et un air un peu rétro qui contraste avec la modernité des matières. Puis un mannequin en robe noire passe sous un projecteur de lumière ultra-violette, qui révèle soudain l'imprimé fleuri et coloré du vêtement. Le même procédé fait apparaître sur un autre modèle des carreaux et ailleurs des pois. Anrealage joue avec nos sensations et on adore... J'attend avec impatience sa prochaine collection ! 
 (MIGUEL MEDINA / AFP)
Lauréate, en 2013, du prix de l'Association nationale de développement des arts de la mode dans la catégorie "Premières collections", Christine Phung a livré une 7e collection intitulée "Glitchologie", véritable ode au numérique. Elle signe des coupes architecturées et contemporaines, travaillées dans des matières innovantes comme le tweed métallique ou la laine thermocollée. On retrouve les plissés, dont la styliste de 36 ans est coutumière, sur des robes longues ou courtes portées avec des bottines. Le tailleur pantalon rappelle le sportswear. Il est coupé dans un tweed tissé de fils métalliques. La fluidité et la féminité des robes équilibrent le côté structuré de la garde-robe. Outre le noir, la créatrice utilise un seul et même imprimé irisé qui va du noir au mauve en passant par le turquoise. "Des couleurs tirées d'un cliché pris par un appareil photo cassé, une sorte de dérapage qui rappelle la peinture", explique-t-elle avant d'ajouter : "La collection s'inspire de ces glissements qui sont des erreurs dans un monde numérique a priori parfait". Un dressing moderne fait pour "une femme sportive, appartenant à la génération Y, celle qui a grandi avec le numérique" précise-t-elle. De très belles pièces contemporaines avec le juste twist ! 
 (MIGUEL MEDINA / AFP)
  (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
La marque Each x Other a présenté son premier défilé sur les podiums. La collection, dominée par le marine, le noir et le crème, s'inspire de la mode masculine : rayures tennis, variations autour du tailleur pantalon et cuir. "On voulait montrer que le vestiaire masculin pouvait se transformer en quelque chose d'autre, on lui a donné une allure et une élégance avec de la féminité", explique Ilan Delouis en coulisses. Ce côté masculin "fait partie des codes de Each x Other, c'est la mixité, le mélange, notre logo, c'est un x, la rencontre entre l'art, la mode  et la musique", ajoute le créateur, dont le show était accompagné de musique live du duo électro-rock Liquid Architecture. La marque montrait auparavant ses collections au sein de Designers Apartment, un showroom organisé par la Fédération française de la Couture pour promouvoir les jeunes créateurs. Des bons basiques à posséder dans sa garde-robe. Coup de coeur : les combinaisons, très sexy ! 
 (PATRICK KOVARIK / AFP)
Ophélie Klere et François Alary signent la marque Dévastée. Les deux jeunes créateurs français restent une nouvelle fois fidèles aux imprimés en noir et blanc dont leurs célèbres petits fantômes souriants qui habillent l'ensemble du vestiaire. 
 (PATRICK KOVARIK / AFP)
Pascal Millet est un créateur qui croit au raffinement et au luxe, une vision qui s’exprime à travers ses collections, mettant an avant l’élégance à la française. Direction Saint-Moritz explique la note remise aux invités pour une silhouette cocoon, féminine et élégante déclinée dans des matières voluptueuses : tweed angora et alpaga ppur des tonalités noires, gris fumés, blanches et roses. Des broderies bijoux agrémentent les robes de cocktail et celles du soir en tulle floqué. Mais pas question de partir sur les pistes, ce sont des tenues pour farnienter !  
 (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
La créatrice explique dans la note remise aux journalistes que son inspiration provient du mariage des contraires entre nature et culture. Ici, des franges, des plis, des rabats apportent des volumes inattendus. Une dualité que l'on retrouve dans le contraste des matières où une veste de costume en drap de laine laisse entrevoir du tulle transparent taillé en tunique. 
 (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
La collection de la créatrice danoise Anne Sofie Madsen intitulée "Days of future passed" semble être un collage de formes futuristes voire industrielles, qui se raccrochent au passé puisqu'on retrouve des méthodes traditionnelles d'artisanat comme le tissage à la main, les patchworks de tissus, des illustrations peintes et des coups de pinceaux épais, le tout conjugué dans des justapositions de matières parfois étranges. Quasi inconnue du milieu parisien de la mode la créatrice également illustratrice, qui défile habituellement à Copenhague, foulait les podiums parisiens pour la première fois. 
 (Filippo Fior )
Comme les saisons précédentes, le créateur français Lucien Pellat-Finet a donné le coup d'envoi de la fashion week parisienne. Le 100% cachemire de luxe, un poil provoc’, reste fidèle à lui-même dans le choix de ses impressions. A noter des impressions animales qui ne sont pas pour déplaire ! 
 (PIXELFORMULA/SIPA)
Pour sa collection "L'enfant du soleil", Jacquemus explique : J’avais envie de poésie à la Michel Gondry, d’enfance, de découpage, une femme enfant encore, même pas, un enfant sans sexualité. Qui se masque, se maquille et joue à découper des vêtements. Ceux de son père, sa mère. J’avais envie de nature aussi. Primitif et naïf, ce sont les mots que j’ai tout de suite voulu coller à cette collection. Liberté aussi, de faire, de dire et de s’amuser, spontanément".
 (PATRICK KOVARIK / AFP)

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