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De porte-manteau à top-model, la saga du mannequin

Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
A l'origine, le mannequin est un porte-manteau utilisé pour présenter les créations. Puis, les élégantes sont devenues les modèles des créateurs, avant de devenir des top models. L'exposition photos "Mannequin - le corps de la mode", raconte l'évolution du statut du mannequin sur deux siècle. L'exposition qui se tient à la Cité de la Mode et du Design de Paris est prolongée jusqu'au 23 juin.


Le mot "mannequin" désigne un buste en osier au XIXème siècle
 (Galliera/Roger-Viollet)
Acteur essentiel de la mode, créé par et pour elle, le mannequin de mode incarne les contradictions d’une industrie tiraillée entre création et commerce, dont l’une des principales activités est de produire des images. Des premières photographies du XIXe siècle aux pages de magazines, des publicités aux vidéos, le mannequin est reproduit à l’infini.
 (Galliera/Roger-Viollet)
Les photos les plus anciennes de mannequins remontent à 1875. On y voit des couturières et des vendeuses portant les vêtements des maisons pour lesquelles elles travaillent.
 (Galliera/Roger-Viollet)
Les mannequins professionnelles apparaissent au début du XXème siècle. Elles sont alors mal perçues. "Les clients peuvent toucher le corps du mannequin, c'est un corps à disposition, à vendre, parfois assimilé à la prostitution", explique la commissaire de l'exposition, Sylvie Lécallier. A l'opposé, à la fin du siècle, les Claudia et autres Naomi, stars absolues, ont droit à des poupées à leur effigie.
 
 (Lipnitzki/Roger-Viollet)
120 tirages, des vidéos, des magazines de mode et autres ouvrages y sont réunis. Les photographies d’Horst P. Horst, Erwin Blumenfeld, Henry Clarke, Helmut Newton, Guy Bourdin, Nick Knight, Corinne Day ou Juergen Teller côtoient des objets en volume : mannequins de vitrine, mannequins couturière, marottes…
 (Galliera/Roger-Viollet)
Empruntant son nom au mannequin en osier des salons de couture du XIXe siècle, le mannequin vivant porte les modèles devant les clientes comme devant l’objectif, tout en gardant ce statut d’« objet inanimé » qui met en valeur les vêtements pour mieux les vendre.
 (nterfoto/Galliera/Roger-Viollet)
Pourtant le mannequin, défini comme un idéal féminin de beauté et de jeunesse, doit séduire avec une perfection toute artificielle. Formaté, dupliqué dans des poses mécaniques, façonné par le maquillage ou la retouche, ce corps-modèle répond à des normes physiques et esthétiques qui, pour vendre du rêve, laissent peu de place au réalisme. 
 (Henry Clarke/Galliera)
Depuis la naissance de la haute couture, femmes de la haute société et actrices jouent les icônes de mode. Plus tard, les mannequins professionnels imposent leur visage et leur nom. Révélées par les couturiers ou les photographes, elles deviennent leurs muses, reconnaissables mais modelables au gré de leur inspiration. Devenues stars, elles font vendre du papier glacé.
Le Musée Galliera rouvrira ses portes en septembre, reconfiguré pour être à l'identique de ce qu'il était au XIXème siècle. La première exposition sera une rétrospective Azzedine Alaïa. 
	« Mannequin – le corps de la mode » du 16 février au 19 mai 2013. Les Docks - Cité de la Mode et du Design. 34, quai d’Austerlitz. 75013 Paris. Du mardi au dimanche de 10 h à 18 h, sauf jours fériés.
 (Miles Aldridge/Galliera)

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