Fashion Week féminine : premiers podiums pour les labels Coperni, Gauchere, Kenneth Ize et Noir Kei Ninomiya
Ces quatre marques, dont c'est le premier défilé dans le cadre de la Paris Fashion Week féminine automne-hiver 2020-21, sont des jeunes labels, parfois inconnus du public et en recherche de reconnaissance
70 créateurs sont inscrits au calendrier de la Fédération de la haute couture et de la mode pour les collections féminines de l'automne-hiver 2020-21. A côté des griffes établies, Paris ouvre ses podiums à la nouvelle génération depuis quelques années.
Cette saison quatre maisons font leur premiers pas sur les catwalks. Les griffes Coperni (France/2013), Gauchere (France/2013), Kenneth Ize (Nigeria/2018) et Noir Kei Ninomiya (Japon/ 2013) ont moins de dix ans. Découverte des créatifs qui se cachent derrière ces labels et de leur univers.
Coperni : les français Arnaud Vaillant et Sébastien Meyer
Deux créateurs français, Arnaud Vaillant et Sébastien Meyer, sont à la tête de Coperni, marque de prêt-à-porter, qu'il avait mis en sommeil lors de leur passage à la direction artistique de Courrèges. Le duo s'est rencontré en 2009 à Mod’Art International à Paris où Sébastien y apprend le stylisme et le modélisme et Arnaud le business de la mode. Leur association donne lieu à de nombreux projets, récompensés, entre autres, par le premier Prix Podium Jeune Styliste en 2009 et le premier Prix Mod’Art International en 2010. Après plusieurs expériences en France, aux États-Unis et en Chine, Sébastien crée Coperni Femme avec l’aide d’Arnaud qui poursuit simultanément son parcours chez Balenciaga. Ils présentent leur première collection en septembre 2013. Ils ont gagné en juillet 2014 le prix Premières Collections de l'Andam (Association nationale de développement des arts de la mode) destiné à soutenir les jeunes créateurs.
Gauchere : la française Marie-Christine Statz
Derrière Gauchere se cache Marie-Christine Statz. L'un de ses professeurs à l'École de la Chambre Syndicale de la couture parisienne la surnommant "La Gauchère", elle a intitulé sa marque en sa mémoire. Cette société française de prêt-à-porter a ouvert en 2011 à Paris et présente, lors de la semaine parisienne de la mode, en octobre 2012, sa première collection. Marie-Christine Statz est née en Allemagne en 1982. Après des études en Sciences Économiques en Allemagne, elle suit des cours à la New York Parsons School of Design. Alors qu'elle est assistante de Narciso Rodriguez en 2008, elle présente sa première collection en solo à la boutique Debut de Soho. L’année suivante, elle est l’assistante de Diane von Furstenberg. Puis, elle s’installe à Paris et suit une spécialisation en haute couture à l’École de la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne qui l’amène à collaborer avec le musée de la Dentelle de Caudry, où ses créations participent à l’exposition Rêves de dentelle pour robes de rêve. “La Chambre Syndicale de la Couture Parisienne offrait une formation plus technique, tandis que New York était plus axé sur le style” explique la créatrice ajoutant “New York est une ville de business avec une réelle énergie tandis qu’à Paris, on prend plus son temps”. Dès le début, la styliste montre un intérêt pour l’architecture, le design, les tissus luxueux et le savoir-faire artisanal. Sa production est réalisée en France : “On fait tout dans l’atelier. Je sais que la qualité est présente. Si vous travaillez avec l’étranger, vous ne voyez pas les problèmes et alors beaucoup de vêtements reviennent pour être rectifiés. En étant sur Paris, je contrôle tout” déclarait-elle en 2013 lorsque nous l'avions rencontré.
Kenneth Ize : le nigérian Kenneth Izedonmwen
Le créateur nigérian Kenneth Izedonmwen propose une mode unisexe présentée à Paris et Lagos. Kenneth Ize explique chercher à "réinterpréter l’artisanat nigérian" pour créer une vision originale du luxe dans le secteur du textile et de la mode : "Nous travaillons avec des tisseurs et de nombreux groupes d’artisans et de créateurs du Nigeria". La marque a une approche durable de la conception et du processus de production, avec un approvisionnement local en matériaux. Son souhait : perpétuer la longue tradition de l’artisanat local, en fusionnant l’esthétique du design contemporain et les talents de productions avec des pratiques et un savoir-faire spécifiquement locaux. "C’est une démarche que nous souhaitons voir prospérer pour y inclure d’autres cultures d’Afrique et d’ailleurs. Nous sommes convaincus que l’exploration et la perpétuation des cultures existantes ouvrent des territoires fascinants à la création pour inspirer les traditions de demain."
Noir Kei Ninomiya : le japonais Kei Ninomiya
Après des études en littérature française à l’université Aoyama Gakuin de Tokyo et un passage inachevé à la Royal Academy of Fine Arts d’Anvers, Kei Ninomiya débute son aventure nommée Noir sous la houlette du collectif Comme des Garçons en 2012. Il avait rejoint la société en tant que modéliste en 2008. Prônant un savoir-faire doublé d’audace où la palette exclusivement noire laisse çà et là place à une touche de couleur, le créateur allie romantisme et notes punk. Délaissant les coutures traditionnelles au profit d’attaches moins conventionnelles, les créations du label exsudent un charme avant-gardiste teinté de délicatesse.
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