Chaumet fait votre "Education Sentimentale", à Paris
Mis en scène dans un dégradé de rouges, du nude au rouge vif, pièces historiques et clichés témoignent que depuis 1780, Chaumet inscrit le bonheur dans des pièces joaillières particulières. Souvent uniques, créées pour une seule personne à l’occasion d’un événement exceptionnel, elles tissent les liens tout en témoignant du goût d’une époque. Temps fort de l'exposition, le visiteur du musée éphémère traverse le trou d'une serrure -au rythme sourd des battements d'un cœur rouge passion- pour accéder à un écrin dans lequel se cachent les créations joaillières consacrées au thème des ailes.
Depuis le 18e siècle, la corbeille de mariage évoque les cadeaux, bijoux et dentelles, offerts dans un panier par le fiancé à sa future épouse. Le diadème et les grands bijoux, devants de corsage et colliers de perles, y occupent une place de choix. Cette tradition est en vigueur jusqu’aux premières décennies du 20e siècle. Avant la bague, le diadème est le roi des joyaux de mariage. Accessoire de mode et emblème social, il est incontournable dans la corbeille. C’est l’impératrice Joséphine, lors de son couronnement, qui remet ce bijou antique au goût du jour. Il est porté le jour du mariage mais aussi pour les occasions mondaines et officielles, bals et soirées à l’opéra.
Depuis 1780, Chaumet a créé 2 500 modèles de bijoux de tête, diadèmes formels, aigrettes aériennes et bandeaux graphiques
Autre thème du répertoire amoureux, les ailes ont coiffé les élégantes de la Belle Époque. Subtiles et aériennes, elles signent la puissance, le choix des femmes de caractère à qui l’amour donne des ailes.
Couples légendaires et célébrités amoureuses -Napoléon & Joséphine, Lili Damida et Errol Flynn, Yvonne Printemps et Sacha Guitry... - et nouveaux clients ont également demandé à la maison Chaumet des bijoux d'exceptions comme le prouve les clichés et les bijoux exposés.
A l'occasion de cette exposition est éditée une série limitée "Escapade" qui évoque la fluidité d’un ruban plat négligemment enroulé - ou déroulé. Objets sculpturaux, la bague large et le bracelet manchette en or jaune rappellent les créations des années 40. Les tranches sont biseautées et serties de diamants brillants visibles de tous côtés. Autre collection spéciale "Lien" est un jeu de rouge et de blanc entre les rubis et les diamants, pierres de la passion et de l'union.
Chaumet, un joaillier témoin de son temps
Dès sa création en 1780 à Paris, l’histoire de Chaumet se confond avec l’Histoire de France. Paris est renommée pour la qualité et la créativité de ses artisans joailliers. Le mariage de Napoléon avec Joséphine, puis avec Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine, petite-nièce de la reine Marie-Antoinette, apporte à Chaumet de somptueuses commandes. Le goût de Napoléon pour les bijoux est politique. Il veut refaire de la France le centre de création du luxe et de la mode telle qu’elle l'était avant la Révolution de 1789. Marie-Etienne Nitot devient alors son joaillier attitré.À la chute de l’Empire, les successeurs de Nitot consacrent le bijou romantique inspiré des arts décoratifs de la Renaissance italienne et du XVIIe siècle français. En 1853, Paris renoue avec sa réputation internationale de haut lieu du luxe et de la mode. Joseph Chaumet s'impose en maître incontesté de la Belle Epoque avec des créations ré-enchantant la nature. Les aigrettes et les diadèmes, emblèmes sociaux et accessoires de mode, constituent une spécialité de Chaumet.
Les bateaux à vapeur permettant des voyages plus rapides au XXe siècle, les princes indiens prennent goût aux plaisirs européens. Collectionneurs de bijoux, ils apportent place Vendôme leurs pierres pour les faire remonter sur de légères et souples montures de platine. Puis, le style des bijoux devient plus géométrique en harmonie avec la mode garçonne des années Vingt qui se féminisera dans les années Trente. Ce style donne naissance à l'Art Déco, caractérisé par de forts contrastes de couleurs et de matériaux, l'emploi de pierres semi-précieuses, le noir et blanc ou encore les inspirations exotiques.
Un musée privé à découvrir aux journées particulières LVMH, les 21 et 22 mai
En 1812, Marie-Etienne Nitot acquiert l’hôtel du 15, place Vendôme. Au 1er étage, les salons privés ne sont ouverts que lors des journées particulières de LVMH (les 21 et 22 mai 2016).Le Grand Salon, classé monument historique depuis 1927, est un salon d’apparat commandé en 1777 à l’architecte Bélanger par le Trésorier Général de la Marine du Roi Louis XVI. En harmonie avec les façades de Mansart, les colonnes corinthiennes se démultiplient à l’infini par un jeu de miroirs. Le souvenir du premier maître des lieux est présent via des références au thème de la mer dans les boiseries, la marqueterie et les médaillons de peinture. C’est dans ce salon que Frédéric Chopin compose sa dernière Mazurka Opus 68 n° 4. Le Salon des diadèmes est l'écrin des collections historiques. Au mur sont accrochées des centaines de maquettes de diadèmes en maillechort – alliage de cuivre et d’étain, dernière étape avant la fabrication du bijou. Le Salon des perles, en cours de restauration, est initialement la salle à manger. Il date de 1855. Richement décoré en bois sculpté, il comprend une cheminée spectaculaire et un plafond peint attribuée à Pierre-Victor Galland. Son nom évoque la Belle Époque, lorsque le département des perles de Chaumet y fut installé.
La maison dispose d'un fonds de 55 000 dessins gouachés, création des Grand Prix de Rome, 300 000 œuvres photographiques, dont 38 000 négatifs sur verre, et la collection de bijoux remontant au Premier Empire. La correspondance des clients, les livres de comptes et d’inventaires, les livres de perles et de pierres sont également archivés.
"Une éducation sentimentale" jusqu'au 24 septembre 2016. Le Musée Éphémère de Chaumet. 12, place Vendôme. 75001 Paris. Du lundi au samedi de 10h30 à 19h. www.chaumet.com
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.