Chanel, Rabanne, Mc Queen sur les podiums de la 8e journée
Coup de coeur pour Paco Rabanne qui a incontestablement retrouvé son ADN !
Si certains avaient reproché à la première collection signée Manish Arora de ne pas coller à l'image du fondateur de la maison. Cette saison, avec le même esprit novateur qu'à ses débuts, la maison se nourrit d'un regard sur l'architecture. L'image de Françoise Hardy au début des années 70 imprègne cette collection. La silhouette est nette et aiguisée. Les manches kimono et les vestes travaillées, comme des armures souples, sont des signatures fortes de la saison.
Les techniques inventées par Paco Rabanne dans les années 60 ont été modernisées: ainsi, la cote de maille est désormais posée sur tulle ou sur chaîne et trame pour donner plus de confort et de légèreté aux vêtements. Elle se transforme en maille reflex alliant la douceur du mohair et le high tech d'une fibre réfléchissante. Lamelles de cuir et métals articulés se déclinent en inserts et panneaux sur les vêtements tels des patchwoks. La mini robe métallique, dessinée en 1969 et portée par Brigitte Bardot, est rééditée en version originale ainsi qu'en de nouvelles déclinaisons. Et on attend avec impatience la collection suivante.
Karl Lagerfeld pour Chanel a inventé le "nouveau trois pièces" de la maison: petite robe sur pantalon et veste courte dans des teintes de bleu profond égayées de cristaux. "c'est un bleu automnal qui tire vers l'améthyste", dit Karl Lagerfeld, veste bleu vif et mitaines violettes. Il fait remarquer que la collection ne compte aucun tailleur à galon, un standard de la maison. Certains ensembles présentent un trompe-l'oeil, où l'on croit voir une veste sur une jupe, alors qu'il s'agit d'un manteau, porté sur un pantalon. La première silhouette, toujours un repère du message que souhaite véhiculer la marque -les défilés étant d'abord des opérations de communication- est un manteau multi-poches bleu foncé. Il est porté sur un pantalon fin et des bottines à talons, décorées de cristaux et ouvertes sur l'extérieur du pied. Des "salomés décapotables", selon la formule de Karl Lagerfeld.
Pour le jour, des ensembles en "faux tweed", introduisent une brillance métallique. Quelques robes en maille sont portées sur de fins pantalons, parfois en velours, tout comme les rares robes longues pour le soir. "Je crée des vêtements à porter maintenant", ajoute le couturier. Pour rester au chaud, des blousons en fausse fourrure et des ensembles brodés de plume aussi, "parce que la plume, c'est une fourrure plus douce".
Chez Jean-Charles de Castelbajac, c'est le feu qui couve sous la glace. Son héroïne voyage vers le nord jusqu'en Islande pour voir les volcans qu'elle imprimera sur une robe cape, un pantalon cratère en cuir plongé... Puis, elle s'envolera suspendue aux serres de l'aigle noir... qui sera son compagnon tout au long de son périple. On retrouve l'oiseau sur une bonne partie des pièces de la collection : sur un trenchcoat ciré noir matelassé ailes noires, sur une robe avec applications de serres et d'aigles en viscose...
Du cuir pour Valentino, de la fourrure chez McQueen
Plus connu pour ses dentelles délicates et ses robes aériennes à volants, l'Italien Valentino a présenté une collection subtile à dominante de noir, y compris des cuirs. Ce cuir se décline sur de fluides manteaux de différentes longueurs, boutonnés ou fermés par des brandebourgs. Les robes sont sans manches, coupées au genou. On note beaucoup de pantalons y compris en combinaison. Peu de décolletés sauf de sages rectangles mais des encolures droites qui "concentrent l'attention sur le visage", dit le duo Maria Grazia Chiuri et Pierpaolo Piccioli, stylistes de la marque depuis 2008. Quelques robes ou chemisiers en dentelle transparentes. Des blousons en fourrure noire rase noire rivalisent avec ce manteau en patchwork de textures noires, du plus brillant au mat du velours. Du blanc et des imprimés, sans oublier le rouge vif indissociable de la maison.
Défilé McQueen pap ah 2012-2013
Des visières argentées leur cachant le visage, les mannequins du défilé Mc Queen semblent avancer à l'aveugle. Partant du blanc pour exploser dans des teintes framboise en passant par des roses, l'agneau de Mongolie, une fourrure volumineuse mais légère, parsème chacun des premiers ensembles de la collection, recouvrant les omoplates ou autour du cou. Les manches sont exagérément longues. Les tailles de guêpe sont prises dans des ceintures argentées au motif de noeud stylisé ou de rosace devant. Robes et manteaux sont courts, les filles portent des bottes en fourrure compensées au talon surélevé mais invisible. Après une série de robes en broderie anglaise blanche, sur fond noir, voici du vison noir. Une robe longue, sans manches, framboise, est composée d'un buste rebrodé de petites fleurs, puis de plumes d'autruche volumineuses. Les dernières robes sont des mille-feuille de mousseline qui créent des formes inouïes toutes en volants, marquant la taille. Elles viennent d'un autre monde, celui de la styliste Sarah Burton qui a salué une paire de ciseaux dans la poche arrière.
Défilé Paul & Joe pap ah 2012-2013
Egalement sur les podiums de cette 8e journée: AGNES B. HAKAAN, JUNKO SHIMADA, SHIATZY CHEN, PAUL&JOE.
A suivre la 9e journée et dernière journée : LOUIS VUITTON, TALBOT RUNHOF, ARZU KAPROL, ALLUDE, MIU MIU, MASHA MA, ELIE SAAB, MAISON RABIH KAYROUZ, COLLETTE DINNIGAN, et LIE SANG BONG.
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