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Chanel défile dans le décor éblouissant d'un fond marin immaculé

Article rédigé par franceinfo - Corinne Jeammet
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
A chaque saison, c'est la même interrogation : quel va être le décor imaginé par Karl Lagerfeld pour Chanel ? Certes, je suis venue découvrir la collection, c'est mon travail, mais la mise en scène a, elle aussi, toute son importance ! Le carton d'invitation -illustré d'un poisson et de vagues bleues - m'avait déjà aiguillé vers l'univers marin mais... le suspens demeurait encore.

 Alors, en pénétrant sous la verrière du Grand Palais, ce matin du 4 octobre 2011, la blancheur du lieu m'a aveuglé. Direction, les fonds marins mais en version immaculé avec un sol recouvert de sable blanc, sur lequel étaient posés des algues, des coquillages, une imposante raie manta et des hippocampes immaculés. 

Sur scène, les mannequins sortent d'une sorte de géode remplie de bulles cristallines, la main glissée dans un petit coquillage nacré faisant office de pochette. Juste à côté, la chanteuse du groupe Florence and The Machines, en Vénus sortie des eaux, a rythmé le défilé sous l'immense verrière du Grand Palais, tendue de plastique ondulant comme une vague. Un décor "extravagant jusqu'à l'extrême", que l'actrice américaine Uma Thurman a comparé aux démesures des studios Cinecitta.

Une inspiration marine... version chic
Chanel a présenté une collection fraîche aux couleurs, dans des tissus irréels, souvent irisés. Les perles sont partout: elles migrent du tour de cou ou de la taille pour s'aligner le long de la nuque et même de la colonne vertébrale sur quelques tenues dos nu. Elles remplacent les boutons, se faisant aussi piercings sous le menton ou boucle sur une narine, et parsèment les coiffures des modèles. "J'ai surtout évité les sirènes, ça n'existe pas! J'ai plutôt été inspiré par la légèreté des algues et certaines formes de poisson, très modernes, comme les raies", explique en coulisses Karl Lagerfeld. La même collection "avec des matières classiques un peu lourdingues, cela aurait été horrible", décrète son créateur. Ces tissus du XXIème siècle "pèsent trois grammes", s'émerveille-t-il, précisant qu'il s'agit de "polyester, de fibre de verre, de nouveaux nylons, tout ça est retravaillé avec du papier".

A chaque saison, son décor
Pour le défilé haute couture automne-hiver 2011 (en juillet 2011), Karl Lagerfeld avait reconstitué la place Vendôme, carrefour parisien du luxe, sous la verrière du Grand Palais. En haut de la colonne figurant la place, trône une statue de Coco Chanel, reconnaissable à son tailleur et son petit chapeau. Les lampadaires aux pieds transparents, sur fond de décor noir scintillant, et les néons dessinant les contours des immeubles complètant le tableau. En mars 2011, pour le prêt-à-porter automne-hiver 2011, le créateur avait installé un décor onirique de forêt brumeuse, comme dévastée par un incendie. La saison d'avant (en janvier 2011) pour la haute couture printemps-été 2011, c'était un jardin la française.

De moins en moins de maisons investissent aujourd'hui dans des décors grandioses pour leur défilé, contrairement à ces dernières années.

Karl Lagerfeld pour Chanel lors du final du défilé pap printemps-été 2012
 (P. Kovarik / AFP)

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