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Cacharel, rouvre une boutique à Paris, et tente un retour au ready to wear

Cacharel lance une transformation pour se repositionner dans le "ready to wear", sa force des années 70. Jean Bousquet, à la tête de la griffe qu’il a créée en 1958, opte pour un tournant créatif qui passe par des vêtements plus design à des prix plus accessibles. La griffe romantique -qui avait fermé sa dernière boutique à Paris en 2008- vient d'y rouvrir une boutique designée par Jean Nouvel.
Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Cacharel automne-hiver 2016-17
 (DR)

Pourquoi cette collaboration avec Jean Nouvel ?

"Avec Jean Nouvel, nous avons réalisé à Nîmes des projets très intéressants. Il réalise une architecture épurée, adaptée au projet, mettant en valeur le produit dans un aménagement très contemporain" explique Jean Bousquet, le fondateur de la griffe Cacharel.
Jean Bousquet et Jean Nouvel dans le flagship Cacharel au 40 rue de Buci à Saint-Germain-des-Près à Paris, juillet 2016
 (Jessica Bousquet)

Qui réalise les collections ?

"Nos collections sont réalisées dans notre studio et son atelier par une équipe de jeunes créateurs sous la responsabilité de deux jeunes stylistes".
Cacharel automne-hiver 2016-17
 (DR)

De nouvelles boutiques en perspective ?

"L’ouverture du flagship constitue un retour au ready-to-wear, succès des années 70 qui propose à une clientèle de 20 à 40 ans une collection adaptée à leur personnalité dans des prix accessibles". "C'est le retour au centre-ville et son ambiance chaleureuse. Ce retour est très bien accueilli sur l’ensemble de nos marchés et appelé à un développement mondial rapide en boutiques, corners, multimarques et Department Stores" précise Jean Bousquet. 

La distribution se fera uniquement en centre-ville, dans les départements store, les multimarques et les boutiques Cacharel au nouveau concept. La marque ne compte pas avoir d’e-shop.
Boutique Cacharel au 40 rue de Buci à Saint-Germain-des-Près à Paris, juillet 2016
 (Philippe Ruault )

L'automne-hiver 2016-2017, une féminité 90', épurée, forte et contemporaine

Les univers de Sarah Moon à ses débuts et de Paolo Roversi se font ressentir avec l’utilisation de couleurs automnales et chaudes. L’accent est mis sur le drapé et le noué d’inspiration japonaise ainsi que sur le croisé et le portefeuille. Les fendus sont présents pour une silhouette axée sur le volume et le mouvement. La collection, texturée, donne la part-belle aux matières : lainages poilus à motifs, velours variés (simples, courts, longs, imprimés ou rebrodés), fourrure, cuir, double face en lainage (épais, fin, bicolore…).
Cacharel automne-hiver 2016-17...
 (DR)
La maille a été travaillée en drapés, coutures décalées, tournantes. Les imprimés sont maxi et travaillés de manière abstraite et graphique avec de la peinture, de l'encre, des collages et gribouillages. Les inspirations vont de l’expressionisme abstrait développé durant la seconde Guerre Mondiale à Jannis Kounellis, fondateur de l’Arte Povera dans les années 60/70. La collection regorge de détails : systèmes de pressions minimales en barrette ou anneau, passepoils frangés et bandes de velours impliqués en extérieur comme en intérieur.
Cacharel automne-hiver 2016-17
 (DR)

Du chemisier en crépon au Liberty

Cacharel est fondé en 1958 par Jean Bousquet. La marque se voit propulsée dès 1963 lorsque son iconique chemisier en crépon est photographié en couverture du Elle par Pater Knapp. Vers 1968, Jean Bousquet rencontre Sarah Moon, jeune photographe et Robert Delpire, publicitaire ; ils créent ensemble l'univers romantique et si particulier de Cacharel, immortalisé au travers d'images poétiques et oniriques. Vers la fin des années 60 éclosent les premiers chemisiers Liberty qui deviennent la signature de la marque au cours des années 70.
Cacharel en couverture du mag Elle en 1959
 (Elle)
Les designers se succèdent à la Direction Artistique et participent à son rayonnement international : Coco Zoé, Agnès B, Azzedine Alaïa, Corinne Cobson, Lolita Lempicka, Junko Shimada, les Clements Ribeiro, Eley Kishimoto, Cédric Charlier, Ling Liu et Dawei Sun. Aujourd'hui, le studio, composé de stylistes et artistes aux influences diverses, réinvente le style Cacharel.

Des parfums emblématiques

Autre facette clé de la maison : le parfum. En 1978, la première fragrance féminine voit le jour : Anaïs Anaïs. Le succès est immédiat. Viendront Cacharel pour l’Homme en 1981, puis Loulou, un hommage au charisme de l’icône de cinéma Louise Brooks, en 1987, où une génération de femmes s’identifiera au slogan : "Loulou, c’est moi". Suivront Eden en 1994, puis, en 1998, Noa, Amor Amor en 2003 et en 2012 Catch me.

 

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