Avec Maurizio Galante, la robe haute couture devient un objet de design
Le créateur ne "travaille jamais sur des matières rigides" parce que c'est le mouvement d'un vêtement qui, en épousant le corps, trahit les émotions. Le même vêtement, s'il est ensuite posé inanimé sur une table, devient un objet de design. Sa collection "Herbarium magnifica", ou herbier magnifique, se décline sur 20 silhouettes de fleurs "connues ou imaginaires", exlique le couturier, entre pétales, corolles, pistils et feuilles. "Chaque mannequin sera une nouvelle fleur", dit-il. Coiffées de fleurs naturelles, elles porteront toutes une base vert vif - chaussures à talons, culotte et maquillage - pour figurer la tige.
Le couturier veut que ses vêtements bougent avec les gestes de ses clientes
Pour qu'elles puissent "raconter leurs émotions" indique-t-il. A l'opposé, dans "un tailleur ajusté, très bien coupé, on cache tout". Maurizio Galante cherche aussi le bon équilibre entre le naturel et l'industriel. Il travaille beaucoup la soie sous forme de toile, organza, mousseline. Mais aussi la mousse industrielle comme cette veste en carrés de mousse rose, qui devient étole quand elle est enfilée à l'envers dans le dos. Un boléro blanc et gris, une multitude de fils de silicone et de tubes d'organza noués sur une toile, se porte sur des vagues d'organza fluide évoquant "les lamelles d'un champignon". Sur un ensemble de trois pièces noires, une jupe plissée, une cape surmontée d'un châle, le designer écoute la musique des matières: "Le taffetas hurle, le feutre est muet, l'organza crée un son très bourgeois, feutré".
De l'Italie natale à la France où il travaille
Maurizio Galante a étudié en même temps l'architecture et la mode à Rome avant d'abandonner l'architecture parce qu'il pensait, à l'époque, n'avoir "pas la patience d'attendre entre l'idée et sa réalisation". Installé à Paris depuis 1996, il a récemment décidé d'entamer une démarche de naturalisation. "Parce que l'Italie, c'est la famille dans laquelle je suis né et la France, la famille que je choisis", explique-t-il. A ses yeux, la France représente un "joli compromis entre une organisation de travail à l'anglo-saxonne et énergie très méditerranéenne".
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