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Alexander Wang, nouveau D.A. de Balenciaga: c'est officiel

Le créateur américain Alexander Wang a été officiellement nommé lundi à la direction artistique de Balenciaga pour remplacer Nicolas Ghesquière, a confirmé la maison de luxe et sa maison mère PPR. Un choix qui devrait ouvrir la maison à une clientèle plus jeune et à l'immense marché de la Chine, où le designer est déjà établi.
Article rédigé par franceinfo - Corinne Jeammet (avec AFP)
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Alexander Wang à l'issue de son défilé à New York (septembre 2012)
 ( Richard Drew/AP/SIPA)

Vendredi, les milieux de la mode parisien avaient confirmé une information du site internet du magazine américain Women's Wear Daily (WWD) selon laquelle Alexander Wang serait nommé cette semaine.

Nicolas Ghesquière et la maison Balenciaga avaient pris par surprise le monde de la mode en annonçant début novembre la fin de 15 ans de collaboration. Alexander Wang poursuivra en parallèle ses activités au sein de sa propre maison qui demeure indépendante.

Le designer de 28 ans, de parents d'origine taïwanaise, est actuellement l'un des créateurs les plus en vogue de la mode new-yorkaise. Ce choix représente a priori une "rupture", estime Serge Carreira, maître de conférence à Sciences Po. "Chez Balenciaga, il existe aujourd'hui une dimension couture, l'esprit d'une élégance très parisienne, alors qu'Alexander Wang joue sur une décontraction moderne", dit-il, soulignant "l'exercice subtil" auquel l'Américain devra se livrer "pour interpréter le patrimoine Balenciaga et en même temps apporter sa propre vision". Cependant, si cet équilibre est réussi, Wang "pourra sortir Balenciaga d'une certaine virtuosité technique pour le rendre tout aussi moderne mais correspondant à un marché plus large", estime-t-il.

Avec lui, Balenciaga peut "consolider le marché historique fondamental que représentent les Etats-Unis, et s'assurer le marché chinois, qui a moyen terme, est l'un des plus gros pour le secteur", souligne ce spécialiste de la mode et du luxe.

Défilé Alexander Wang printemps-été 2013 lors de la fashion week new-yorkaise 

En septembre dernier, lors de la fashion week new yorkaise, il a joué la carte futuriste, son défilé se terminant par huit mannequins blondes aux allures de clones, aux vêtements fluorescents dans la nuit, dans un immense hangar au bord de l'Hudson. Robes de cuir comme lacérées et étranges sandales nouées sous le genou, il a ravi son public, avec une collection déclinée en trois couleurs seulement, noir, blanc et argenté, et beaucoup de cuir. Les robes sans manche près du corps, les tuniques étaient ajourées de manière géométrique mais infiniment féminine, laissant deviner des fils de peau. D'autres semblaient tenir comme par magie sur le corps, tant elles ressemblaient à de complexes découpages.

Son style est fait de coupes avant-gardistes ultra-précises, de superpositions avec une pointe de masculinité 
Il cultive le noir, le blanc mais ose parfois aussi les couleurs vives (printemps-été 2009 avec des oranges, violets et roses éclatants). Il a 18 ans quand il quitte San Francisco pour New York, pour étudier la mode à l'école de design Parson's. Il fait des stages notamment chez Marc Jacobs et Derek Lam, et dès sa deuxième année, dessine sa première collection, sous son nom. Il ne prend pas la peine de finir ses études et lance sa première collection de prêt-à-porter femmes en 2007, mélange de décontraction chic et urbaine exigeante, qu'il commercialise dans 200 magasins. L'année suivante, il remporte le prix du Conseil des créateurs de mode américains/Vogue.

   
En 2009 il crée une ligne de T-shirts, débardeurs et robes de coton, se diversifie dans la sandale haute, une autre de ses passions. Il se voit récompensé par le prix Swarovski du designer féminin de l'année, une distinction qu'il recevra encore l'année suivante dans la catégorie accessoires. Il est distribué dans certains des plus grands magasins du monde, et propose vêtements mais aussi chaussures, accessoires, sacs-à main, collection homme.

Wang a aussi collaboré avec Gap et Uniqlo, et sa boutique de SoHo, ouverte en 2011, est devenue le point de passage obligé des fashionistas new-yorkaises. Le jeune créateur, qui parle le mandarin, a ouvert en 2012 un magasin à Pékin. Il s'est rendu fréquemment en Chine ces dernières années, notamment à Shanghaï où réside sa mère. "Ma mère a été la première à me dire il y a dix, quinze ans +la Chine sera la prochaine capitale de la mode", se souvient Wang cité par le site Red Luxury. 

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