A Paris, la fashion week printemps-été 2013 a été "stimulante"
Un point de vue partagé par le consultant de luxe Jean-Jacques Picart selon lequel cette saison aura été à un "niveau rarement atteint même s'il y a eu forcément quelques déceptions". Serge Carreira, maître de conférences sur le luxe à Sciences Po, évoque lui aussi une "successions de défilés exceptionnels".
Défilé Raf Simons pour Christian Dior
Les premiers prêt-à-porter féminins de Raf Simons chez Dior et Hedi Slimane pour Yves Saint Laurent étaient les collections les plus attendues et elles ont tenu leurs promesses. Dans ce duel entre 2 maisons appartenant à des géants du luxe concurrents, c'est Raf Simons qui semble mener devant Hedi Slimane dont le défilé, pour certains, rendait un hommage trop appuyé au couturier disparu. Mais prévient une journaliste britannique "On verra le vrai travail de Slimane pour la griffe" en janvier pour les collections masculines et en mars pour les femmes. "Peut-être que M. Slimane peut utiliser les codes YSL la prochaine saison pour aller de l'avant et passer d'un hommage à quelque chose de plus dynamique", a écrit Suzy Menkes dans l'International Herald Tribune. La presse a salué la collection de Raf Simons sachant réussir ce que M. Carreira appelle "le difficile dosage entre faire bouger une maison, sans la dénaturer". "Il est normal que les choses prennent du temps surtout dans des maisons mythiques comme celles-là", a-t-il ajouté en référence au fait que Raf Simons a un défilé d'avance par rapport à Slimane après la haute couture de juillet.Défilé Hedi Slimane pour Yves Saint Laurent
"Paris a été particulièrement stimulant car nous avons eu aussi des choses inattendues", souligne Linda FargoCertains créateurs ont réussi leur coup en prenant des chemins inhabituels, comme Rick Owens qui a travaillé "avec une légèreté rarement vue chez lui". Pour M. Picart, ce sont Riccardo Tisci (Givenchy) et Nicolas Ghesquière (Balenciaga) qui ont "fait évoluer leur style vers généralement plus de lisibilité, sans nuire à leur talent". La semaine aura été aussi celle des nouvelles générations dont beaucoup ont confirmé leur talent : Guillaume Henry chez Carven, Cédric Charlier, Damir Doma ou Julien David. "Un peu chez tout le monde, il y a eu aussi une prise de conscience qu'il fallait que le produit soit perceptible sans nuire à l'impact médiatique alors que d'habitude on servait en priorité l'impact médiatique", analyse Jean-Jacques Picart. "Faire entrer une femme dans une boutique, lui faire décrocher un vêtement sur un portant n'est plus aussi facile qu'avant", selon lui, crise oblige. A la morosité ambiante, Jean-Paul Gaultier aura été leur seul à répondre par la joie avec un défilé hommage aux années 80 et leur créativité débridée.
Happy Birthday la mode !
Une fashion week pendant laquelle certaines marques ont célébré leur appartenance au milieu de la mode. Pour ses 10 ans, Andrea Crews lance « I Am Andrea Crews », un livre qui récapitule les projets et les collaborations du collectif, édité à 1.000 exemplaires ainsi qu’une compilation colette loves Andrea Crews regroupant les artistes musicaux préférés du studio de création. Camper, qui est installé depuis 20 ans à Paris, l’a fêté avec les fashion designers de la ligne Camper Together : Véronique Branquinho, Bernhard Willhelm, Romain Kremer. Pour les 90 ans d’Akris, Assouline-New York publie « Akris » de Valérie Steele qui célèbre 90 ans de modernité (1922-2012), un livre consacré à l'oeuvre du créateur Albert Kriemler. Enfin, pour ses 60 ans Chloé s'offre avec "Chloé Attitudes" une exposition au Palais de Tokyo.
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