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A New York, la mode déjantée de Maison the Faux bouscule la Fashion Week
Des hommes en talons hauts ou en soutien-gorge, des vêtements à l'allure déchirée ou décousue, une scénographie rock'n'roll : les Néerlandais de Maison the Faux n'ont pas failli à leur réputation pour leur première visite à la Fashion Week de New York, samedi.
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Des collections de sexe "neutre"
Voilà près de trois ans que Jori Suk et Tessa de Boer bousculent le prêt-à-porter avec leur approche très conceptuelle de la mode. Leurs collections sont de sexe "neutre", ce qui signifie que tout peut être porté par tout le monde, y compris des corsets, des jupes ou des robes."La société met les gens dans des cases et je ne pense pas que cela fasse de notre planète un monde meilleur", regrette Tessa de Boer, très grande jeune femme brune aux cheveux courts. "Nous avons une esthétique particulière mais nos vêtements peuvent être pour tout le monde", renchérit Jori Suk.
"Si une femme très très grosse voulait porter un de nos bikinis, nous dirions : bravo", assure Tessa de Boer. "Si c'est une dame de 90 ans qui veut mettre une minijupe, qu'elle fonce", ajoute-t-elle.
Maison the Faux interroge le cycle sans fin de la mode
Avec Maison the Faux, le duo interroge en permanence le fonctionnement de la mode, avec humour. "Il est beaucoup question du désir sans fin de consommer, du recyclage des mêmes tendances, des idées", dans la mode, explique Tessa de Boer.Pour symboliser ce cycle sans fin, les deux créateurs ont imaginé des pièces faites de plusieurs autres, recyclées. Une combinaison en jean, un blouson, certains vêtements sont faits de deux moitiés différentes, cousues l'une à l'autre.
D'autres, comme un blouson aux manches trop longues et asymétriques, un pantalon qui semble déchiré ou une combinaison avec des fils qui pendent, évoquent aussi le cycle sans fin de la mode.
La scénographie tranche, elle aussi, avec celle des autres maisons, beaucoup plus en retrait. Chez Maison the Faux, samedi, un drap flottait en fond, avec imprimés dessus des images de seins, de bouches et d'un sexe d'homme.
Derrière les mannequins et devant ce drap, une jeune femme corpulente est assise avec, dans les mains, une corbeille de fruits dont certains ressemblent à des seins. "Nous voulons jouer avec les frontières, les règles et les idées toutes faites", explique Tessa de Boer. "Nous voulons chambouler tout ça", avance la designer, "pour que les gens se disent: waow! Ca me paraît bizarre mais est-ce que ça devrait ?"
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