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A la Fashion week de New York, la mode entre en résistance face à Trump

Déjà mobilisé autour de plusieurs symboles, le monde de la mode a pris encore davantage pied en politique avec le défilé coup de poing de Mara Hoffman et l'hommage de Proenza Schouler à New York et ses manifestations. Face au protectionnisme et au discours jugé agressif de Trump, le milieu se retrouve autour de valeurs universelles comme la fraternité et la tolérance.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Les quatre fondatrices de la marche des femmes du 21 janvier, ont lu un manifeste percutant pour les droits des femmes lors du défilé de Mara Hoffman ah 2017-18, à la Fashion week de New York, février 2017
 (Chinsee/WWD/Shutterstoc/SIPA)

Depuis le 9 février, premier jour de la semaine de la mode à New York, les défilés ont vu fleurir des bandanas blancs, appels à l'unité et des badges roses en soutien au planning familial... 

Mara Hoffman donne la parole aux femmes

La créatrice new-yorkaise Mara Hoffman a durci le ton le 13 février en invitant, en ouverture de son défilé, les quatre fondatrices de la marche des femmes du 21 janvier, à lire un manifeste percutant pour les droits des femmes. Cette marche a réuni, selon les organisateurs, 500.000 personnes le 21 janvier, au lendemain de l'investiture du président Donald Trump. Linda Sarsour, qui est voilée, Bob Bland, qui allaitait son bébé, Tamika Mallory, qui est Noire, et Carmen Perez, d'origine mexicaine, ont appelé les femmes à la solidarité, la défense des plus "marginalisés", à l'acceptation des différences mais aussi et surtout à se battre. Pour celles "qui sont retenues dans des aéroports", "derrière des barreaux", "les femmes musulmanes", "celles qui sont venues, et celles qui n'ont pas pu", ont-elle dit à tour de rôle, en référence à la politique migratoire de Donald Trump. Les quatre femmes ont été ovationnées. 
Tamika Mallory, Linda Sarsour, Bob Bland et Carmen Perez au show de la créatrice new-yorkaise Mara Hoffman, Fashion week de New York, février 2017
 (Robin Marchant / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
Présente à Washington pour la marche des femmes, Mara Hoffman a expliqué avoir voulu "apporter de la lumière aux gens qui en ont besoin aujourd'hui". Pour la couturière, sa marque, lancée en 2000, a toujours été l'occasion de "renforcer et valoriser" la femme, assure-t-elle, rappelant que 29 des 30 employés de la société sont des femmes. "C'était simplement l'occasion de parler un peu plus fort", dit-elle, "à un moment où la société a besoin de cet encouragement, de ce coup de fouet".
Mara Hoffman ah 2017-18, à la Fashion week de New York, février 2017
 (Chinsee/WWD/Shutterstoc/SIPA)

Proenza Schouler : "c'est le moment de se battre"

Les deux créateurs de Proenza Schouler ont voulu, eux, relayer cette énergie qui a saisi les grandes villes des Etats-Unis, et du monde, depuis le 20 janvier. Pour leur dernier défilé américain avant un départ à Paris, ils ont célébré "tout ce qu'(ils aiment) à New York", notamment cette propension à l'action. "Pour nous, ça n'est pas le moment de rester chez soi en robe de chambre et pantoufles", a explique Lazaro Hernandez, co-fondateur de la marque représentante de la frange la plus cérébrale de la mode. "C'est le moment de mettre des talons plats et une veste en cuir, de sortir dehors (...) et se battre pour les choses qu'on veut et les choses qui sont justes", a-t-il ajouté.
Les 2 fondateurs de Proenza Schouler, à la Fashion week de New York, en févier 2017
 (Angela Weiss / AFP)
Plutôt silencieux durant les premières semaines de la présidence Trump, le sérail de la mode veut désormais peser dans le débat, à l'image, entre autres, de Tadashi Shoji et Raf Simons pour Calvin Klein... 

Public School : "Make America New York"

Public School a fait défiler des mannequins avec des casquettes rouge "Make America New York", détournant le slogan de campagne de Donald Trump. La proposition symbolise tout à la fois l'identité new-yorkaise de le marque, fondée par deux enfants de la ville, Dao-Yi Chow et Maxwell Oxborne, et les valeurs de la capitale culturelle des Etats-Unis, ouverte sur le monde. "Make America Great Again", "rendre à l'Amérique sa grandeur", a été le slogan de campagne du candidat Donald Trump, qui continue à l'utiliser régulièrement depuis son investiture.Sur le côté de la casquette que portaient plusieurs mannequins, était brodé "44 1/2", laissant penser que Donald Trump, 45e président des Etats-Unis, ne serait qu'un "demi" président. Autre manifestations du caractère politique de l'événement, il était intitulé "You're Welcome", contre-pied évident à la politique migratoire protectionniste du nouveau président. Plusieurs pièces, des sweats très sportswear, portaient une photo de l'ancien basketteur Michael Jordan avec, dans le dos, l'inscription "We Need Leaders" (nous avons besoin de leaders).
Public School ah 2017-18, à la Fashion week de New York, février 2017
 (Astrid Stawiarz / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Maria Cornejo : "une femme forte"

"Je veux m'exprimer maintenant (contre Trump) parce que je peux utiliser ma voix", contrairement aux millions d'hispaniques sous la menace d'une expulsion réclamée par le nouveau président, a expliqué Maria Cornejo, fondatrice de la maison Zero + Maria Cornejo et d'origine chilienne. 
Zero + Maria Cornejo ah 2017-18, à la Fashion week de New York, février 2017
 (Alba Vigaray/EPA/MaxPPP)
Audible dans les discours, la résolution était aussi visible dans les vêtements, Maria Cornejo, Phillip Lim et Mara Hoffman célébrant une femme aux commandes, qui fait seule ses choix et les assume. Le créateur Phillip Lim veut offrir, à travers sa collection, la possibilité à la femme d'être "simplement elle-même". Maria Cornejo renchérit : une "femme forte" n'a "pas besoin de s'habiller comme un homme pour l'être".

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