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A la Fashion Week de Lagos, les créateurs défendent une mode "résolument africaine"

Le succès de la Fashion Week de Lagos, du 24 au 27 octobre, illustre l'intérêt croissant pour la mode africaine, ses couleurs revigorantes, ses imprimés sophistiqués et son style urbain.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Tongoro à la Lagos Fashion Week, octobre 2018
 (Sunday Alamba/AP/SIPA)

"Vous devez tellement vous battre pour faire entendre votre voix, c'est pour cela que Lagos sortira toujours du lot", lance le mannequin Larry Hector à propos de la mégapole nigériane. Dans les coulisses de la Fashion Week de Lagos ce 26 octobre, entourée d'étoffes luxuriantes, la jeune femme de 20 ans explique : "Nous sommes toujours en quête de quelque chose que nous n'avons pas vu auparavant, quelque chose qui est hors de ce monde". "Maintenant nous avons des internationaux, des starlettes, des célébrités de Paris, Milan, New York, tout le monde vient voir ce qu'est Lagos".

NeedlePoint à la Lagos Fashion Week, octobre 2018
 (PIUS UTOMI EKPEI / AFP)

Une créativité qui s'adapte ou meurt

Les créateurs de mode de Lagos sont courtisés par des lanceurs de tendance internationaux à la recherche de talents et d'inspiration au moment où l'afrobeat et la mode africaine prennent d'assaut les Etats-Unis. 
Cynthia Abila à la Lagos Fashion Week, octobre 2018
 (PIUS UTOMI EKPEI / AFP)
Le Nigeria a connu une année exceptionnelle, en termes de mode, avec la présence de mannequins de premier plan. L'ex-mannequin vedette Naomi Campbell, venue défiler à Lagos en avril, est tombée amoureuse de cette mégapole d'une vingtaine de millions d'habitants dont le rythme implique une créativité qui s'adapte ou meurt. "Je ne voulais pas repartir", a-t-elle dit à propos de son séjour au Nigeria. "Je pense que les gens commencent à voir ce que nous avons", estime Amaka Osakwe, directeur artistique de Maki Oh, l'une des marques les plus connues d'Afrique de l'Ouest. Un chemisier noir d'Oh, avec des manches volantées à pois et le nom de la marque en lettres jaunes, a fait les gros titres cette année, après avoir été porté par la chanteuse Lady Gaga sur le tournage de son film "A Star is born". "Nous avons montré que nous y sommes arrivés et que nous avons notre place à l'échelle du monde", a déclaré Amaka Osakwe. 

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Sur les podiums, au défilé Moofa, le public a admiré de fluides robes en soie, des superpositions ornées de dentelle, de désinvoltes chapeaux blancs représentatifs du funk des années 70 tandis que la mode masculine d'Ugo Monye a fait hurler de joie le public au son d'une chanson remixée de la bande-son du film "Black Panther" et de batteurs live. 
Fruche à la Lagos Fashion Week, octobre 2018
 (PIUS UTOMI EKPEI / AFP)
Suzy Menkes, rédactrice de mode pour le magazine Vogue, a salué sur Instagram "l'élégance de motifs africains finement ouvragés sur la soie", à propos d'une cape bleu indigo dessinée par Folake Coker. Par ailleurs, la star de l'afrobeat WizKid, dont le style urbain est représentatif de Lagos, a récemment participé à une campagne pour Moschino et défilé pour Dolce et Gabanna.

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La capitale économique du Nigeria, destination privilégiée pour montrer son travail

La capitale économique du Nigeria émerge désormais comme une destination privilégiée par les créateurs africains pour montrer leur travail. "Lagos a ces vibrations et cette énergie résolument africaines", estime Iona McCreath, un styliste de 22 ans venu de Nairobi pour présenter la griffe KikoRomeo. "Si vous réussissez au Nigeria, vous réussissez en Afrique", dit-il. 

Pour certains, c'est comme si la mode africaine recevait enfin ce qu'elle mérite, après des années d'efforts. "Bien sûr, nous avons construit cela, le monde a changé", observe Abrima Erwiah, cofondatrice de Studio One Eighty Nine, un collectif créatif qui se partage entre le Ghana et New York. "Je pense que nous exportons de la culture", dit-elle, c'est très responsabilisant".

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