A chaque fashion week, ses décors, ses lieux, ses mises en scène fastueuses
Chanel explore le monde minéral
Sous la verrière du Grand Palais, la collection de Chanel défile dans un tableau lumineux et minéral. Des blocs géants d’améthystes brutes, des cristaux de roche limpide et des quartz opaques se dressent sur un sol blanc et scintillant.
Chanel avait embarqué, en janvier, son public dans une carlingue d'avion pour une collection haute couture printemps-été évoquant "le bleu du ciel" et le styliste a voulu creuser ce sillon. Mais cette fois, pour le prêt-à-porter de l'hiver prochain, "c'est un bleu automnal qui tire vers l'améthyste", explique Karl Lagerfeld. "J'ai adoré votre planète Karl, c'est Krypton!", planète fictive d'où vient Superman, lui lance, en coulisses, la chroniqueuse de mode Mlle Agnès à l'issue du défilé.
Vuitton : embarquement dans le train bleu
Louis Vuitton a posé ses valises sous les arches métalliques d'un gigantesque hall de gare pour présenter une collection faite de précieuses voyageuses en costume trois pièces. L'assistance patientait au bruit des pas pressés des voyageurs, avant qu'une locomotive bleu nuit ne fasse son apparition dans un nuage de vapeur. Descendant de la plate-forme arrière d'un wagon tapissé de bois clair, les modèles défilaient accompagnés de leurs porteurs.
Le train "a été fabriqué rien que pour nous", s'émerveille en coulisses Marc Jacobs. "Nous avons commencé à travailler sur son design il y a cinq mois, juste après le défilé sur le manège" aux couleurs barbe à papa d'octobre 2011, précise-t-il. Il suggère de le recycler en "pop-up store", magasin éphémère pour la marque. "Ce serait dommage qu'il ne serve plus", ajoute-t-il, racontant que le manège de la saison dernière avait été démantelé mais ses chevaux incorporés dans des vitrines.
Des lieux installés le long de la Seine
Exit le Carrousel du Louvre. Depuis les créateurs se dispersent dans Paris, plus particulièrement le long de la Seine. Ils défilent entre le musée de l’Homme, la cité de l’Architecture, le théâtre de Chaillot ou du Trocadéro, en passant par l’hôtel Shangri La, le Palais d’Iéna, le Palais de Tokyo, le Grand Palais et l’Ecole nationale des Beaux-Arts jusqu’à la Cité de la mode.
Défilé Jean-Charles de Castelbajac pap ah 2012-2013
Peu de créateurs ont misé sur un décor. Néanmoins, le lieu pouvait constituer un décor en lui-même. Ainsi, Dries Van Noten a défilé sous les lambris et les lustres monumentaux de l'Hôtel de Ville de Paris, Jean Charles de Castelbajac a opté pour l’Oratoire du Louvre tandis que Mossi osait le crématorium du Père Lachaise.
Défilé Dries Van Noten pap ah 2012-2013
Une mise en scène pour expliquer la collection Issey Miyake
Chez le créateur japonais, la salle est blanche toute simple. Mais la mise en scène existe cependant. Le défilé débute avec l’arrivée sur le podium de portants et de leurs robes ou tuniques ultra-larges. Arrivent, ensuite, 5 soubrettes et leurs fers à repasser vapeur, qui chauffent le vêtement et le font rétrécir. 5 filles les rejoignent en combinaison beige et ballerines. Elles enfilent les vêtements stretch et se mettent à marcher comme sur un tapis industriel.
Enfin, la marque Paule Ka avait imaginé pour la présentation de sa collection de réaliser -dans les locaux de sa boutique parisienne- un hall d'attente d'un aéroport pour raconter l'histoire d'une jeunesse dorée, qui part entre amies en vacances.
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