6e journée: chez Miyake et Kenzo, la 2e collection des stylistes maison
Coup de coeur pour Issey Miyake et son nouveau procédé de fibres rétractiles
Une collection Issey Miyake n'est jamais le fruit du hasard mais toujours celui de recherches poussées. Pour la 2nde collection, Yoshiyuki Miyamae a inauguré un nouveau concept: le Steam Strech, qui est un développement inédit de techniques de plissé et de tissage issu d'A-POC. Ce procédé donnant naissance à de nouveaux vêtements à l'élasticité intelligente. Ainsi en direct, nous avons constaté le principe des fibres rétractiles qui se transforment à haute chaleur. Le podium devient pour l'expérience un pressing. Les robes accrochées sur des portants - initialement présentées sous la forme d'un rectangle - prennent sous l'effet de la chaleur leur forme définitive. Entièrement pré-programmé et pré-désigné par ordinateur, la pièce de tissu prend la forme finale du vêtement sous l'effet du réchauffement à la vapeur. Puis le défilé débute. Le thème choisi se nomme Minéral Miracle. Il évoque la magnificience du monde minéral, de la lave en fusion à l'élaboration du cristal. Et alors sur les vêtements, -comme les pierres brutes qui ne dévoilent leurs merveilles qu'une fois polies- surgissent d'une pièce de tissu des formes et des couleurs chatoyants.
Chez Alexis Mabille, petites robes noires, vestes faciles à porter, un imprimé omniprésent de noeuds papillon si petits qu'ils se fondent en motif: le couturier français a pensé à une "bobo" bien dans sa peau. "La collection est basée sur le journal intime d'une +naughty girl+" d'un quartier branché parisien, a-t-il expliqué. Au lever, cette fêtarde "qui croque la vie à pleines dents" a quand même un peu "mal aux cheveux". "Elle veut porter un top à paillettes, pas de raison de s'interdire les paillettes le matin, et elle pique le manteau de fourrure de sa mère qu'elle cintre avec une sangle de déménagement", dit le couturier qui aime son "chic" et ses "dérapages". Le noir et les couleurs sombres dominent avant l'explosion de rouge et de lie-de-vin sur les robes longues que Mabille a voulu "pour le plaisir mais aussi parce qu'on a une clientèle pour ça".
Défilé Alexis Mabille pap ah 2012-2013
Christophe Lemaire, qui signe sa 3e collection pour Hermès, propose un vestiaire en phase avec l'esprit de la maison : luxe apaisé, confort, élégance intemporelle. Surtout jamais d'ostentatoire. Les modèles défilent, coiffés de feutres, sans accessoires ou presque. Le styliste se concentre sur l'essentiel. Le luxe rime avec la maîtrise de la coupe qui doit mettre en valeur la noblesse des matières, le cuir, qui se mêle ici à la fourrure et aux lainages, dans une palette de noir, gris, bruns, verts ou bleus nuit. "J'ai voulu créer des correspondances entre les textures, créer des pièces intemporelles qui parlent à toutes les femmes", a expliqué le créateur. Christophe Lemaire déteste l'uniformisation et les diktats de l'image. Il veut s'adresser "aux vraies femmes, avec leur beauté propre, leur style personnel". Daim et cuir se mêlent sur des robes bleu nuit ou vert émeraude zippées devant. La fourrure s'ajoute à un tailleur jupe la taille sanglée de noir. Le brillant d'un cuir noir magnifie une robe épousant le corps et habillant le buste d'une veste boutonnée sur l'épaule. Les pantalons de cuir rentrés dans les bottes confèrent à la silhouette des allures de gauchos argentins, que l'on retrouve aussi dans un gilet sans manche en fourrure porté sur un large pantalon de tweed éfrangé. L'âme voyageuse de Christophe Lemaire se retrouve aussi dans une cape-poncho attachée à l'épaule, ou dans un manteau noir doublé de bleu dur doté d'une immense capuche évoquant les bédouins du désert et porté sur un large pantalon de cuir noir. L'univers masculin est présent, notamment dans un long manteau droit de drap de laine vert bronze sans boutonnage, un trench gris mat, ou un tailleur au vaste pantalon gris perle.
Chez Galliano, Bill Gaytten a proposé une collection avec beaucoup de tenues découvertes, un rien libertines: des jambières en maille rehaussées d'un ruban et d'un noeud de satin, et pour le soir version "boudoir" des robes de mousseline transparentes, des capes de mousseline portées sur des combishorts.
Chez Kenzo, les créateurs se sont inspirés de l'univers qui se dégage d'une ambiance intime et chaleureuse, élégante et feutrée d'une demeure privée. Ainsi, ils expliquent que les tracés géométriques des sols et des murs se transposent en courbes douces. De nouveaux imprimés s'épanouissent sur la laine, le satin et le velours, des matières sensuelles qui subliment des silhouettes longilignes. La maille se pare de tons subtils et de motifs empruntés aux tapisseries de la Renaissance. Juan Gatti, D.A. espagnol, a créé des motifs où les fruits et les fleurs se mêlent dans des bouquets inédits. Les 2 créateurs expliquent que "la fonctionnalité" est devenue un mot clef pour la marque. Ainsi, certaines pièces sont reversibles, d'autres munies de zips judicieusement positionnés changent de formes et de fonctions. Le tout réalisé dans des tissus performants qui permettent une isolation de la pluie et du froid. "Pour les bijoux, nous avons demandé à la créatrice romaine Delfina Delettrez d'inventer une collection complète de colliers, de bracelets, de bagues, de ceintures et de clips à chaussures" précisent Umberto Leon et Carol Lim, qui précise: "Cette fille sait qui elle est", explique Carol Lim.
Premier défilé dans le calendrier pour la marque Hexa by Kuho. Kuho Jung est le jeune créateur coréen de cette marque de prêt-à-porter féminin. Financé par le coréen Samsung Cheil Industries, il est célèbre dans son pays et a l’habitude de défiler sur les podiums new-yorkais.
Puisant son inspiration dans les années 1970 l'équitation, la sexualité et la frivolité de l'esthétique Guy Bourdin, Riccardo Tisci continue à jouer avec le féminin et le masculin.
Egalement sur les podiums de cette 6e journée : AKRIS, ANDREW GN, COSTUME NATIONAL, CELINE.
A suivre la 7e journée : STELLA MCCARTNEY, SACAI, LEONARD, GIAMBATTISTA VALLI, VALENTIN YUDASHKIN, CHLOE, PEDRO LOURENÇO, VANESSA BRUNO, et YVES SAINT LAURENT.
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