1re ligne masculine Rochas : le vestiaire de Béatrice Ferrant pourra aussi tenter les femmes
Premiers pas réussis pour cette collection masculine automne-hiver 2017-18 composée de 25 silhouettes aux lignes nettes et poétiques, parfois rock ou couture, pour un homme qui assure !
"Je vais pouvoir apporter une vision différente du dressing masculin, une touche plus féminine dans la construction des vêtements d'homme. Je suis une femme qui dessine pour les hommes. Cette idée m’enchante ! " avait déclaré la créatrice au moment de sa nomination.
Diplômée en 1989 de l'Ecole de la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne, après être passée dans les maisons Révillon, Frédéric Castet, Balenciaga, Jean Patou, Louis Féraud et Catherine Malandrino, elle fonde en 2003 avec Mario Lefranc la maison Lefranc-Ferrant.
Le travail des artistes, une source d'inspiration
Son approche est nourrie par le travail d'artistes tels que Francis Bacon, le peintre Pierre Soulages et ses noirs pour qui Béatrice Ferrant voue une passion, le photographe plasticien Georges Rousse, les mots de l'écrivain Mikhaïl Boulgakov qui nourrissent son roman "Le Maître et Marguerite", un de ses livres de chevet préféré ou encore Henrique Oliveira et ses installations à base de bois tout en volume et sensualité.Son univers est peuplé de dandys modernes : David Bowie pour son allure, son élégance, et son charisme et le chanteur Prince car "sa musique m'a toujours suivie, elle est une source d'inspiration inépuisable", explique-t-elle. Sans oublier le danseur-scénographe Benjamin Millepied "qui allie sensualité et virilité, force et douceur". De danse, de mouvement, d'élégance décalée et de dandysme, il en est question dans cette collection.
Le vestiaire suit le corps en mouvement, le sculpte et dessine son anatomie. La garde-robe, taillée dans des tissus luxueux à la coupe impeccable, est mâtinée de détails raffinés.
On a aimé : les cachemires épais et torsadés, les fibres texturées, brodées, enduites ou métallisées, les cabans, le pantalon accompagné de sa finition queue de pie et les jeans aux découpes morphologiques nervurées ainsi que la douce palette de tonalités. Ici les bleus baltique et turquin, teintes phares, côtoient les blancs craie et gris Tourterelle, ainsi que le noir et les menthols et pourpre.
"La mode est infiniment plus qu'un simple postulat vestimentaire. Un habit est beau s'il vous rend beau, s'il a une âme et dégage une énergie, il sera élégant. J'aime que le vestiaire contemporain puisse emprunter aux plus belles heures de la mode sa noblesse et sa lumière. J'y intègre les surprises de la vie de d'homme moderne, éthique et sensible, toujours en mouvement et avide de liberté. La maison Rochas me semble en parfaite adéquation avec cette vision d'un style atemporel, fort et affirmé, compatible avec le quotidien de l'homme du 21e siècle", a expliqué Béatrice Ferrant.
La production des collections sera assurée pour un tiers par des ateliers français et pour le reste en Italie et au Portugal.
Un nouvel axe de développement
"J'ai immédiatement aimé le style construit et teinté d'une touche rock de Béatrice. Son langage à la fois contemporain et fonctionnel, précis dans les moindres détails, me semble l'exact reflet de cet homme smart, un peu pressé, toujours attentif à son allure et aux autres" a déclaré Philippe Benacin, PDG d'Interparfums."Il s'agit pour nous d'un nouvel axe de développement capable de créer une dynamique importante", avait déclaré à Reuters Philippe Benacin, PDG d'Interparfums, lors de la nomination de Béatrice Ferrant, annoncée en novembre 2016. "Notre ambition, c'est que Rochas soit une marque de luxe un peu pointue et qui rayonne mondialement", avait-t-il ajouté.
La collection sera commercialisée dans une trentaine de points de vente. Cette relance vise aussi à donner une nouvelle visibilité aux parfums de la griffe rachetée par le groupe Interparfums en 2015.
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