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Willy Ronis et "Les chats", un compagnonnage photographique

Les éditions Flammarion publient en petit format dans leur collection "Photo Pocket" un ouvrage paru en 2007 : "Les chats" du photographe promeneur Willy Ronis. Ces photos datent des années entre 1948 et 1959. Elles marquent la sensibilité de Ronis pour les félins croisés au hasard de ses pérégrinations.
Article rédigé par franceinfo
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  (Ronis-Flammarion)

Le Parisien Willy Ronis, disparu en 2009 à l'âge de quatre-vingt-dix-neuf ans, était de l'espèce des photographes humanistes qui s'attachaient à rendre en images le quotidien de leur temps. Comme Edouard Boubat, Sabine Weiss, Izis ou Robert Doisneau, Ronis posait sur son époque un regard tendre et attentif. Et surtout, comme ses confrères, il savait reconnaître ce qui faisait l'air de son temps. Lors de ses promenades, en ville ou à la campagne, dans des ruelles, sur des toits, avec des enfants ou de vieilles personnes, il a croisé des centaines de chats, sentinelles élégantes de nos paysages.

"Les chats" de Willy Ronis page 87
 (Ronis-Flammarion)

Entre 1948 et 1959

Deux ans avant sa mort, Ronis a réuni dans un livre paru en 2007 les photographies prises pendant une dizaine d'années, entre 1948 et 1959. Flammarion le réédite dans un très pratique petit format, dans la collection "Photo Pocket qui compte déjà "Paris Doisneau" et "Paris sera toujours Paris". L'ouvrage intitulé sobrement "Les chats" compte cinquante-cinq photos noir et blanc, principalement prises dans le sens de la hauteur. (On peut d'ailleurs regretter que quelques-unes, dans le format paysage, soient gâchées par la pliure du livre et qu'il soit impossible de les regarder "à plat" sans ruiner l'ouvrage.). 

"Les chats" de Willy Ronis page 23
 (Ronis-Flammarion)

Le chat, sujet difficile malgré les apparences

Pour qui connaît les chats, il est particulièrement difficile, malgré les apparences, de réussir avec eux une image fidèle à ce que l'on croit voir au moment de prendre la photo. Si le chat a une propension naturelle à se poser là où il faut, à prendre la bonne position et composer autant avec la lumière que le contexte, il entraîne vite le photographe sur la mauvaise pente. Et la belle photo attendue se révèle souvent digne du calendrier des Postes. C'est là qu'intervient l'oeil de Willy Ronis. Le chat n'est jamais dérangé, il ne donne jamais l'impression de prendre la pose. Quand il est avec un homme, une femme ou un enfant, c'est tout juste comme si le photographe était absent.

"Les chats" de Willy Ronis page 91
 (Ronis-Flammarion)

Noir et blanc

L'oeil de Willy Ronis, sa présence n'influent jamais sur le comportement du félin. Si le chat est le vrai sujet de chacune des photos publiées dans ce livre, il faut pourtant parfois chercher un peu pour le trouver dans l'image. Que ce soit en gros plan, ou dans une vue plus large, c'est toujours le chat qui impose le cadrage. Le photographe garde son humilité face à un sujet qu'il sait ne jamais pouvoir contrôler, diriger. Le choix du noir et blanc donne par ailleurs à ces images un caractère intemporel. Il faut chercher dans les vêtements des rares protagonistes humains le signe d'une datation. La photo de ce chat noir qui dort, étendu sur la paille d'une chaise rustique et dans une chaleur qu'on imagine provençale, on pourrait la prendre demain matin. Si on s'appelait Willy Ronis.

La couverture du livre "Les chats" de Willy Ronis
 (Flammarion)

"Les chats" de Willy Ronis

Edition Flammarion Collection "Photo Pocket" 100 pages Préface de Colette Fellous 9 euros 90

Willy Ronis en 2004
 (OLIVIER LEJEUNE/EPA/MaxPPP)

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