Cet article date de plus de neuf ans.
Vives réactions contre la fatwa qui vise l'écrivain Kamel Daoud, finaliste du Goncourt
Des réactions indignées se multipliaient mercredi en Algérie après les propos d'un dirigeant salafiste algérien demandant au gouvernement de condamner et d'exécuter le journaliste-écrivain Kamel Daoud pour le crime d'apostasie.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Kamel Daoud, finaliste du dernier prix Goncourt
L'activiste Abdelfatah Hamadache Ziraoui, qui dirige le Front de l'Eveil islamique salafiste (non reconnu officiellement), a appelé mardi sur sa page Facebook les autorités algériennes à condamner à la peine capitale l'auteur du roman "Meursault, contre enquête" et à l'exécuter en public.
Cet appel intervient après une intervention de Kamel Daoud sur une émission d'une chaîne française où il a critiqué le rapport des musulmans avec leur religion. Abdelfatah Hamadache, qui milite notamment pour l'interdiction de l'alcool et du maillot de bain sur les plages, a estimé que le finaliste du dernier prix Goncourt "mène une guerre contre Allah, son prophète, le Coran et les valeurs sacrées de l'islam". Il le juge notamment coupable du crime d'apostasie, passible de la peine de mort aux yeux de la loi coranique. Chroniqueur au Quotidien d'Oran, la grande ville de l'ouest algérien où il habite, Kamel Daoud avait été séduit un temps par les idées islamistes, avant de s'en détacher.
Vague d'indignation sur les réseaux sociaux
La déclaration de son pourfendeur a soulevé une vague d'indignation sur les réseaux sociaux et a réveillé le douloureux souvenir des années 1990 lorsque des dizaines d'intellectuels avaient été assassinés à la suite d'une fatwa proclamant que "ceux qui nous combattent par la plume doivent périr par l'épée".
Une pétition appelle les ministres de la Justice et de l'Intérieur "à enclencher des poursuites contre ces appels aux meurtres qui nous rappellent les pires moments de l'Algérie face au GIA", le Groupe Islamique Armé responsable de tueries massives dans la décennie 1990. "Nous condamnons avec force les appels au meurtre public de Abdelfetah Hamadache, autoproclamé chef salafiste algérien", souligne le texte.
Le mouvement d'opposition Barakat ("Ca suffit!"), créé durant la campagne présidentielle d'avril, a aussi dénoncé un "appel odieux et criminel" et apporté son "soutien indéfectible" au journaliste.
"Fatwa pour me tuer émise par le mouvement salafiste algérien. Signé par Abd El Fettah Hamdache. Voilà où mène le sentiment d'impunité chez ces gens-là", a réagi Kamel Daoud sur Facebook.
Dans son best-seller "Meursault contre-enquête", Daoud donne la parole au frère de "l'Arabe" anonyme, tué par Meursault dans "L'Étranger" d'Albert Camus (1942), Français né en Algérie en 1913.
L'activiste Abdelfatah Hamadache Ziraoui, qui dirige le Front de l'Eveil islamique salafiste (non reconnu officiellement), a appelé mardi sur sa page Facebook les autorités algériennes à condamner à la peine capitale l'auteur du roman "Meursault, contre enquête" et à l'exécuter en public.
Cet appel intervient après une intervention de Kamel Daoud sur une émission d'une chaîne française où il a critiqué le rapport des musulmans avec leur religion. Abdelfatah Hamadache, qui milite notamment pour l'interdiction de l'alcool et du maillot de bain sur les plages, a estimé que le finaliste du dernier prix Goncourt "mène une guerre contre Allah, son prophète, le Coran et les valeurs sacrées de l'islam". Il le juge notamment coupable du crime d'apostasie, passible de la peine de mort aux yeux de la loi coranique. Chroniqueur au Quotidien d'Oran, la grande ville de l'ouest algérien où il habite, Kamel Daoud avait été séduit un temps par les idées islamistes, avant de s'en détacher.
Vague d'indignation sur les réseaux sociaux
La déclaration de son pourfendeur a soulevé une vague d'indignation sur les réseaux sociaux et a réveillé le douloureux souvenir des années 1990 lorsque des dizaines d'intellectuels avaient été assassinés à la suite d'une fatwa proclamant que "ceux qui nous combattent par la plume doivent périr par l'épée".
Une pétition appelle les ministres de la Justice et de l'Intérieur "à enclencher des poursuites contre ces appels aux meurtres qui nous rappellent les pires moments de l'Algérie face au GIA", le Groupe Islamique Armé responsable de tueries massives dans la décennie 1990. "Nous condamnons avec force les appels au meurtre public de Abdelfetah Hamadache, autoproclamé chef salafiste algérien", souligne le texte.
Le mouvement d'opposition Barakat ("Ca suffit!"), créé durant la campagne présidentielle d'avril, a aussi dénoncé un "appel odieux et criminel" et apporté son "soutien indéfectible" au journaliste.
"Fatwa pour me tuer émise par le mouvement salafiste algérien. Signé par Abd El Fettah Hamdache. Voilà où mène le sentiment d'impunité chez ces gens-là", a réagi Kamel Daoud sur Facebook.
Dans son best-seller "Meursault contre-enquête", Daoud donne la parole au frère de "l'Arabe" anonyme, tué par Meursault dans "L'Étranger" d'Albert Camus (1942), Français né en Algérie en 1913.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.