Cet article date de plus de six ans.

Une pétition d'écrivains et d'éditeurs pour que Michel Déon soit inhumé à Paris

Une centaine d'écrivains et éditeurs ont demandé lundi à la mairie de Paris de donner une sépulture à Michel Déon, dans une pétition lancée à l'initiative du Figaro. La ville a refusé une dérogation pour que l'écrivain académicien, décédé en Irlande fin décembre et qui ne résidait plus dans la capitale, y soit inhumé. Lundi soir, Anne Hidalgo a indiqué avoir demandé qu'une sépulture soit trouvée.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Michel Déon en Irlande (31 janvier 1989)
 (Ulf Andersen / Aurimages / AFP)

Ce que les pétitionnaires font valoir

Selon les écrivains et éditeurs signataires de la pétition, la présence de Michel Déon à Paris, "comme celle de Proust, Stendhal, Baudelaire, Sartre, contribuera au prestige déjà grand d'une ville indissociable de notre histoire intellectuelle et littéraire".
 
"Son oeuvre, sa personnalité, son rayonnement international ne méritent pas cette situation déplorable", écrivent les signataires de la pétition, parmi lesquels Emmanuel Carrère, Irène Frain, Antoine Gallimard, l'académicien Erik Orsenna et Amélie Nothomb.

Delphine de Vigan, Yasmina Reza, Didier Decoin, Jean-Christophe Rufin, Guillaume Musso, Michel Houellebecq, Eric-Emmanuel Schmitt et Sempé ont également signé le texte.
 
"Nous demandons donc à Anne Hidalgo et au Conseil de Paris de faire en sorte que l'auteur des 'Poneys sauvages', d''Un taxi mauve' et de tant de grands romans puisse bénéficier d'une sépulture dans les meilleurs délais", ajoutent-ils.
 
L'auteur de "La Montée du soir" est mort le 28 décembre à 97 ans, à la clinique de Galway, en Irlande, où il résidait pendant une partie de l'année. Il a été incinéré. Ses cendres ont été rapatriées en France par sa famille, qui souhaitait les faire inhumer à Paris.

Anne Hidalgo demande de trouver une sépulture au "grand écrivain"

Dans un premier temps, Anne Hidalgo a répondu le 15 février qu'une dérogation aux règles d'inhumation en vigueur à Paris n'avait pas été possible, faute de place. Mais lundi, la maire PS de Paris a informé la famille de Michel Déon qu'elle avait demandé aux services municipaux de "trouver une sépulture parisienne" pour "ce grand écrivain".

"Je partage donc l'idée selon laquelle Michel Déon devrait trouver à Paris la sépulture à laquelle son oeuvre le destine", écrit la maire de la capitale, malgré "les difficultés objectives que nous vaut le décalage entre 5.000 demandes et 150 places disponibles chaque année" de sépultures dans les cimetières de Paris.

Mme Hidalgo ajoute que Michel Déon "préfigurera ainsi le changement qu'il a inspiré, ajoutant à notre ville une de ces heureuses exceptions qui font sa grandeur et son charme".

La maire de Paris va proposer de faire évoluer le règlement

Malgré son premier refus, la maire de Paris avait souligné ces derniers jours qu'elle souhaitait "faire évoluer" le règlement "pour permettre à de grandes personnalités parisiennes de coeur si ce n'est de résidence, par exemple à des artistes du monde entier, d'être enterrées dans notre ville".
 
Anne Hidalgo proposera "au prochain Conseil de Paris la création d'une commission intégrant des conseillers de Paris de toutes les formations politiques pour définir les conditions dans lesquelles, malgré le petit nombre de places disponibles, nous pourrions accueillir exceptionnellement à Paris la sépulture de personnalités qui n'y résidaient pas administrativement", avait-elle dit.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.