Un documentaire sur les 50 ans de James Bond au cinéma
"Everything or Nothing: The Untold Story of 007" (Tout ou rien: l'histoire secrète de 007), réalisé par Stevan Riley, retrace les procès, grosses colères, réconciliations et coups de théâtre, qui ont jalonné l'histoire de la plus célèbre et rentable franchise du cinéma, au point de donner lieu à un documentaire qui a tout du film à suspense.
"C'est le meilleur James Bond de l'année", s'enthousiasmait un spectateur à la fin de la projection, alors que la vingt-troisième livraison de la série, "Skyfall", sort sur les écrans le 26 octobre.
Pour son documentaire de 89 minutes, Stevan Riley a réussi le tour de force de dérouler son récit à l'aide d'extraits de la plus longue série de l'histoire du cinéma, le tout entrecoupé d'entretiens et agrémenté par la musique des célèbres films.
Il faut dire que le personnage de James Bond était l'alter ego de son créateur, Ian Fleming (1908-64), membre des services secrets britanniques durant la seconde guerre mondiale, porté sur l'alcool, les jolies femmes et les plages paradisiaques et dont le premier opus, "Casino Royale" est sorti en 1952. Rien de plus aisé donc que de montrer Fleming sous les traits de son héros.
La bande-annonce du 1er James Bond, "James Bond contre Dr. No" (1962) :
"Ce n'est pas 50 ans, ça en fait 60 si on compte le temps passé par Ian Fleming pour écrire ses livres", a observé Stevan Riley lors de la projection. "C'est l'histoire d'une survie, qui montre comment James Bond a duré aussi longtemps". Ce qui n'a pas été le cas de l'auteur, mort d'une crise cardiaque à 56 ans, selon son épouse, d'épuisement, en raison du travail arasant que lui demandait l'écriture de ses romans, à raison d'un par an de 1952 à sa mort.
Le fil conducteur du documentaire repose sur l'amour-haine entre les deux producteurs initiaux de la série, l'Américain Cubby Broccoli et le Canadien Harry Saltzman, fondateurs de la société de production "EON", initiales de "Everything or Nothing". Ces deux personnages hauts en couleurs entretiendront des rapports parfois tendus avec les acteurs principaux de la série, à commencer par Sean Connery, premier à tenir le rôle-titre malgré les réticences initiales de Fleming.
"George Lazenby, le James Bond d'un film : "Au service secret de sa Majesté" :
S'estimant mal payé, l'acteur écossais finit par rendre son smoking après "On ne vit que deux fois" (laissant la place à George Lazenby dans "Au service secret de sa Majesté") pour revenir dans "Les Diamants sont éternels" (1971). En fait, Connery voulait être associé aux deux producteurs, ce qu'ils ont toujours refusé Il renouera avec le rôle en 1983 dans "Jamais plus jamais" (remake d'"Opération tonnerre"), un épisode "dissident", produit par l'Irlandais Kevin McClory, le grand rival du "couple" Broccoli-Saltzman avec qui il est en procès pour plagiat. Cette année-là, deux James Bond s'affrontent ainsi sur les écrans: Connery et Roger Moore dans "Octopussy".
Stevan Riley n'est d'ailleurs pas parvenu à interviewer Sean Connery. "Sa relation avec James Bond est très mitigée", a-t-il observé. L'auteur du documentaire a en revanche longuement interrogé Bill Clinton, "un fanatique de James Bond" qui a étudié de près les rapports entre le personnage de fiction et les relations internationales pendant et après la guerre froide.
Parmi les spectateurs réunis à Dinard, on reconnaissait Jane Birkin, dont le premier mari fut John Barry, compositeur de la musique des premiers James Bond. "J'adorais Ian Fleming, c'était un grand ami", a confié la chanteuse à l'AFP.
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