Ukraine : "Ce sont les Américains qui racontent des histoires. L'Etat-major russe est contre l'intervention à Kiev", selon le diplomate Vladimir Fédorovski
Le diplomate et écrivain franco-russe estime que les sanctions contre les Russes ne suffiront pas à rendre Vladimir Poutine impopulaire.
Vladimir Poutine n'ira pas au-delà du Donbass, "ce sont les Américains qui racontent des histoires. L'Etat-major russe est contre l'intervention à Kiev, mais le dérapage militaire n'est pas à exclure", a expliqué mardi 22 février sur franceinfo Vladimir Fédorovski, diplomate et écrivain franco-russe de père ukrainien et de mère russe, après la reconnaissance par Vladimir Poutine de l'indépendance des républiques séparatistes autoproclamées de Donetsk et Lougansk.
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"La rupture avec l'Europe était inéluctable. L'évolution de l'opinion publique russe est vertigineuse. A mon époque, 80% des Russes se sentaient Européens, aujourd'hui c'est 10% des Russes qui pensent que l'Europe a trahi ses valeurs judéo-chrétiennes et qu'elle est en train de s'islamiser."
La rupture sur le plan militaire était presque inéluctable parce que depuis huit ans l'Ukraine a beaucoup renforcé son armée. Elle peut écraser la rébellion de Donbass et pour Vladimir Poutine c'est inacceptable. Il a donc préféré agir vite et de manière inattendue. On dit que c'est un joueur d'échec mais c'est surtout un judoka.
Vladimir Fédorovskifranceinfo
La riposte des Occidentaux sera plutôt économique que militaire, a estimé Vladimir Fédorovski. "Les Occidentaux rêvent en pensant que les sanctions vont retourner les Russes contre Vladimir Poutine. Dans les moments de tensions, les Russes font bloc." L'impact des sanctions sera très important. "La bourse va s'effondrer et le président américain va payer ça très cher car les Américains sont près de leurs sous. Je prédis aussi une crise en Allemagne. Les répercussions sont incalculables."
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