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"Zazous" : l'hommage de Gérard de Cortanze à ces adolescents épris de liberté

"Zazous" (Albin Michel), c'est le nouveau roman de Gérard de Cortanze. Des personnages fictifs pour une histoire bien réelle, celle de ces adolescents qui refusaient les privations et l'idéologie imposées par le régime nazi sous l'occupation. Férus de jazz, de sorties et de culture américaine, ils firent flotter un vent de liberté et d'insolence dans le Paris occupé.
Article rédigé par Marie Pujolas
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
L'écrivain Gérard de Cortanze
 (ULF ANDERSEN / AURIMAGES)
Reportage : M. Vial / N. Berthier / F. Menin / J. Le Roux

Gérard de Cortanze, prix Renaudot en 2002 pour son roman historique "Assam", s'est cette fois intéressé à l'occupation allemande. Et surtout à ces adolescents et ces étudiants, les zazous, qui, sous une apparente décontraction et nonchalence, ont défié, souvent en prenant des risques, les autorités françaises et allemandes dans les années 40. Amateurs de jazz, férus de mode américaine, ces étudiants ou jeunes gens issus la plupart du temps de milieux aisés, sortent danser et boire dans le quartier Latin. Mais il ne s'agit pas seulement là de superficialité, comme leur attitude le laisse penser, mais de résistance. Ils organiseront d'ailleurs une manifestation en novembre 1940. Certains d'entre eux ont même choisi d'arborer, par défi, des étoiles jaunes marquées Zazou, swing ou goy. Ils furent arrêtés et conduits au camp de Drancy avant d'être relachés. 

Ce livre rend hommage au courage de ces jeunes gens et ces jeunes filles qui étaient l'honneur de la France à cette époque-là.

Gérard de Cortanze

Ennemis du régime

Le régime de Vichy avait fait des zazous une cible récurrente, des jeunes gens dont l'état d'esprit était à l'opposé des valeurs du régime et qui les accusait notamment d'être des décadents qui affectaient la morale française. Les zazous deviennent rapidement l'ennemi numéro un de l'organisation fasciste des Jeunesses Populaires Françaises, et leur slogan "Scalpez les zazous !" parle de lui-même. Des rafles furent organisées, ainsi que des expéditions punitives et nombre d'entre eux se firent tabasser à la sortie de leurs bars préférés. 

Amour du jazz et du swing

Les zazous aimaient se retrouver pour écouter du jazz et faire des concours de swing. Ils faisaient aussi attention à leur apparence et étaient reconnaissables à leurs vêtements de marques anglaises ou américaines. Ils portaient les cheveux longs, par opposition aux coiffures militaires et sortaient toujours avec un parapluie. Le terme "zazou" est utilisé pour la première fois en 1938 dans une chanson de Johnny Hess "Je suis swing", dont le refrain est : "Je suis swing, je suis swing, zazou, zazou, zazou..."

"Je suis swing" de Johnny Hess


 

Couverture de "Zazous" (Albin Michel) de Gérard de Cortanze
 (Albin Michel)


"Zazous" de Gérard de Cortanze (Albin Michel) - paru en mars 2016 - 544 pages - 22.50 euros

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