Rentrée littéraire de septembre 2016 : les livres qui font envie
560 romans, plus des BD, plus des livres jeunesse, plus des essais, plus des beaux livres… Passées les angoisses et les sueurs froides au moment du défrichage de la traditionnelle et nourrissante rentrée littéraire de septembre, voici un petit aperçu de ce que celle de 2016 nous réserve, avec une liste des livres qui donnent vraiment envie.
Côté français, la rentrée est légèrement resserrée en nombre, mais propose un beau programme dans lequel il sera difficile de faire un choix. Voici une dizaine de romans français à lire à la rentrée, voire même à la fin de vos vacances, puisqu'ils sortent pour la plupart mi-août.
1
"Le grand jeu", de Céline Minard (17 août - Rivages)
Le nouveau roman de l'auteure de "Faillir être flingué" est le récit d'une retraite en milieu hostile (haute montagne) dans un refuge, l'occasion de se frotter à l'essentiel et de s'interroger ce que c'est que vivre.
2
"La succession", de Jean-Paul Dubois (18 août - L'Olivier)
Cinq ans après "Le cas Sneijder", récemment adapté au cinéma, Jean-Paul Dubois revient avec "La succession", l'histoire de Paul, joueur de cesta punta installé en Floride, dont la vie bascule à l'annonce de la mort de son père, qui s'est suicidé. Un roman sur la transmission, la fin de vie et le déterminisme familial, qui conjugue mélancolie et humour noir.
3
"Continuer", de Laurent Mauvignier (1er septembre- Minuit)
Sibylle pense avoir raté sa vie.Pour empêcher son fils de sombrer, elle fait le projet fou de l'emmener à cheval dans les montagnes du Kirghizistan. Le nouveau roman de l'auteur de "Autour du monde" (Minuit, 2014).
4
"Vivre près des tilleuls", de L'AJAR, collectif (17 août - Flammarion)
Vincent König, le dépositaire des archives de l’écrivaine suisse Esther Montandon découvre par hasard en ouvrant une chemise classée "factures", le "journal de deuil" de l'écrivaine, dans lequel elle évoque la mort de sa fille Louise. Ces carnets sont publiés sous le titre "Vivre près des tilleuls". Ce récit est en réalité l’œuvre d’un collectif de jeunes auteurs suisses baptisé l'AJAR. Une curiosité.
5
"Soyez imprudents les enfants", de Véronique Ovaldé (17 août – Flammarion)
Trois ans après "La grâce des brigands", Véronique ovaldé revient avec un roman initiatique à sa manière, qui raconte les aventure d'Atanasia Bartolome, 13 ans. La jeune fille a une révélation devant une œuvre picturale et découvre que le peintre est un cousin de son père. Elle aimerait en savoir en savoir plus sur cet homme qui a disparu, comme tous les ancêtres Bartolome. La jeune fille décide alors de partir explorer le vaste monde.
6
"Ecoutez nos défaites", de Laurent Gaudé (17 août - Actes Sud)
Un agent des services de renseignements français est chargé de retrouver à Beyrouth un ancien membre des commandos d'élite américains soupçonné de divers trafics. Il croise le chemin d'une archéologue irakienne qui tente de sauver les trésors des musées des villes bombardées. Un roman qui constate l'inanité de toute conquête et proclame que seules l’humanité et la beauté valent la peine qu'on meure pour elles. "Ecoutez nos défaites" de Laurent Gaudé, qui avait planté son dernier roman à Haïti, est un des romans très attendus de cette rentrée, tiré à 53000 exemplaires.
"Monsieur Origami", Jean-Marc Ceci (25 août - Gallimard)
Un premier roman qui raconte la vie de Kurogiku, 20 ans, tombé amoureux d’une femme qu’il a à peine entrevue. Le jeune homme quitte le Japon pour la retrouver. Arrivé en Toscane, il s’installe dans une ruine isolée où il mène une vie d’ermite, adonné à l’art du washi, papier artisanal japonais, dans lequel il plie des origamis. Un jour, Casparo, un jeune horloger, arrive chez Kurogiku, devenu Monsieur Origami. Il a le projet de fabriquer une montre complexe avec toutes les mesures du temps disponibles. Son arrivée bouscule l’apparente tranquillité de Monsieur Origami et le confronte à son passé. Les deux hommes sortiront transformés de cette rencontre.
9
"Molécules", François Bégaudeau (18 août - Verticales)
Pas de résumé pour présenter le livre, mais un extrait : "Le photographe s'accroupit pour cadrer serré Jeanne Deligny. Les trois premiers clichés le laissent insatisfait. L'angle optimal se cherche encore. Pourtant les visages c'est ce qu'il préfère shooter. Il n'a pas déjeuné, c'est sa faim qui le déconcentre. Il s'écarte pour que le capitaine Brun examine de près la plaie béante au cou et les joues lacérées. À première vue, trois fois une joue, deux fois l'autre. À confirmer. Un sillon monte jusqu'à la tempe, un second balafre le front. Sans cela elle serait jolie. L'était il y a une heure. L'est encore malgré les yeux exorbités de qui s'est vu mourir."
10
"Les cosmonautes ne font que passer" Elitza Gueorguieva (25 août- Gallimard)
Le titre de ce roman donne bien envie de le lire. "Les cosmonautes ne font que passer" raconte la Bulgarie communiste de la fin des années 80, à travers le regard d'une fillette de 7 ans. Un premier roman signé par une jeune Bulgare installée en France depuis une quinzaine d'années.
ROMANS ETRANGERS
La rentrée de septembre 2016 est riche en romans étrangers, rééditions et découvertes. En voici un aperçu :
1
"Le vieux saltimbanque", de Jim Harrison (7 septembre - Flammarion)
Dans un récit fictionnel, l'auteur de "Légendes d'automnes", disparu avril 2016, revient sur des épisodes marquants de sa vie : souvenirs d'enfance, mariage, amours et amitiés, pulsions sexuelles, plaisirs de la table, alcools, drogues, etc.
2
"Judas", de Amos Oz (25 août – Gallimard)
Le nouveau roman du grand romancier israélien engagé est situé dans la Jérusalem divisée de 1959. Shmuel Asch, désespérant de trouver l’argent nécessaire pour financer ses études, répond à une petite annonce inhabituelle : on cherche un garçon de compagnie pour un homme de soixante-dix ans ; en échange de cinq heures de conversation et de lecture, un petit salaire et le logement sont offerts. C’est ainsi que Shmuel s’installe dans la maison de Gershom Wald avec qui il entame des discussions enflammées au sujet de la question arabe et des idéaux du sionisme. Il rencontre aussi dans cette maison la belle Atalia Abravanel…
3
"Wartership Down" Richard Adams (15 septembre - Monsieur Toussaint Louverture)
Un livre culte publié en 1972, et vendu à plus de 50 millions d'exemplaires. Menés par le valeureux Hazel et le surprenant Fyveer, une poignée de braves choisit de fuir l’inéluctable destruction de leur foyer. Prémonitions, malices et légendes vont guider ces héros face aux mille ennemis qui les guettent, et leur permettront peut-être de franchir les épreuves qui les séparent de leur terre promise, "Watership Down". Mais l’aventure s’arrêtera-t-elle vraiment là ?
4
"Deux ans huit mois et vingt-huit nuits" Salman Rushdie (7 septembre - Actes Sud)
Le nouveau roman de l'auteur de "Les enfants de minuit" revient dans cette rentrée avec un conte peuplé de Djinns, qui décrypte sur le mode de la fable notre monde contemporain.
5
"Yaak Valley Montana" Smith Henderson (18 août - Belfond)
Dans le Montana, en 1980. Une galerie de personnage plus ou moins paumés autour de Pete, assistant social dévoué. Annoncé comme une des révélations de cette rentrée.
6
"Amour monstre" Katherine Dunn (18 août - Gallmeister)
Best-seller aux États-Unis depuis 25 ans, "Amour monstre" raconte les aventures de la famille Binewski, exclusivement composée de monstres, Al et Lil et leurs enfants conçus sous amphetamines et radiations : Arturo l’Aquaboy, doté de nageoires, Iphy et Elly, sœurs siamoises et musiciennes, Oly, naine bossue et albinos. Seul détonne l’étonnamment normal Chick…
7
"Le Voyage de Hanumân" Andrei Ivanov (1er septembre - Le Tripode)
Le Voyage de Hanumân raconte l’exil de deux paumés au Danemark, et leur vie quotidienne dans un camp de réfugiés. L’Estonien Johann et l’Indien Hanumân, survivent comme ils peuvent. Entre les magouilles, les petites et grandes indignités, les humiliations. L'œuvre d'Andrei Ivanov, estonien d'origine russe mais apatride, est saluée par la critique russe.
8
"Sur cette Terre comme au ciel", Davide Enia (17 août - Albin Michel)
Davide Enia, finaliste du prix Strega, tisse le destin d'une famille italienne, de l'après-guerre aux années 1990, à travers trois générations d'hommes. Un portrait vibrant de la Sicile, et de ceux qui l'habitent.
9
"Un singulier garçon" Kate Summerscale (18 août – Bourgois)
Le récit d'un matricide dans l'Angleterre victorienne. "Un singulier garçon" raconte la vie de Robert Coobes, l'enfant assassin de sa mère, qui émigre en Australie, comme beaucoup de prisonniers, après sa libération des prisons anglaises pour bonne conduite.
10
"La pièce obscure", d'Isaac Rosa (7 septembre – Bourgois)
Inspiré par les événements de l’Espagne contemporaine, le roman raconte l’histoire d’un groupe d’amis, bien installés dans la démocratie naissante après la mort de Franco et la société de consommation qui la caractérise. Ils louent un local dont ils transforment le sous-sol en pièce noire dans laquelle ils se livrent à de nouvelles formes de relations, notamment sexuelles et hédonistes. Rapidement, la pièce obscure se transforme en refuge, en rempart dressé contre les répercussions de l’évolution de la société et la crise que ces jeunes gens n’attendaient pas. Un roman sur la perte des illusions.
BANDES DESSINÉES
1
"Coquelicots d'Irak" Lewiss Trondheim et Brigitte Findakly (22 août - L'Association)
On ne présente plus Lewiss Trondheim (co-fondateur de L'association avec Joan Sfar et auteur entre autres de Lapinot et des "Petits riens (Delcourt), il signe cette fois un album avec celle qui colore les planches ("Pif Gadget", "Le chat du Rabbin", "Formidables aventures de Lapinot"…). Dans "Les coquelicots d'Irak" la coloriste raconte son enfance en Irak, où elle est née dans les années 60 d'une mère française et d'un père irakien.
2
"Culottées 1", de Pénélope Bagieu (22 septembre – Gallimard)
15 portraits de femmes "culottées" qui ont marqué leur temps, par Pénélope Bagieu. Ces portraits ont été pré-publiés dans un blog du Monde.fr (500 000 vues).
3
"Méditerranée", de Baudoin (8 septembre – Gallimard)
Inspiré par les drames des migrants, cet album raconte l'histoire d'une petite fille échouée sur une plage.
4
"La loterie", de Miles Hyman, d'après Shirley Jackson
Une adaptation d'un roman de Shirley Jackson. Comment tout un village accepte lla règle d'un jeu qui désigne chaque année au hasard la mort d'un membre de la communauté.
5
"Je suis un chat", de Cobato tirol, d'après Sôseki (18 août-Picquier)
L'adaptation en BD du célèbre roman de Sôseki. Scénario et dessin de Cobato Tirol.
6
"S'enfuir, récit d'un otage", de Guy Delisle (1er septembre - Dargaud)
En 1997, alors qu'il est responsable d'une ONG médicale dans le Caucase, Christophe André a vu sa vie basculer du jour au lendemain après avoir été enlevé en pleine nuit et emmené, cagoule sur la tête, vers une destination inconnue. Guy Delisle l'a rencontré des années plus tard et a recueilli le récit de sa captivité, qui a duré 111 jours.
Et pour finir, "La science en cuisine et l'art de bien manger", de Pellegrino Artusi, un beau livre qui donne carrément l'eau à la bouche. Cet ouvrage de gastronomie a révolutionné la cuisine italienne il y a cent ans. Sorte de "livre de ménage", "La science en cuisine et l'art de bien manger" propose en quelques 500 pages des recettes bien sûr, mais aussi des conseils concertant la santé , des "trucs" pour accommoder les restes, tout cela émaillé de citations, de références à l'histoire et d'une bonne dose d'humour... Cette bible culinaire est à découvrir en, septembre 2016 aux éditions Actes Sud.
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