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"Le roi disait que j'étais diable" : Clara Dupont-Monod ressuscite Aliénor et Louis VII, le couple maudit

Clara Dupont-Monod a choisi de faire parler l'explosive Aliénor d'Aquitaine et son mari le discret et austère Louis VII. Un couple impossible qui finira par se séparer au bout de quinze années d'une union tumultueuse.
Article rédigé par Pierre-Yves Grenu
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Clara Dupont-Monod signe "Le roi disait que j'étais diable"
 (MEUNIER AURELIEN/SIPA)

La légendaire Aliénor nous parle. Libre, vivante, violente et impitoyable avec cet homme qu'elle a épousé à 13 ans. Louis VII lui répond, éperdu et perdu, souffrant à chaque instant de l'absence d'amour de sa femme.

Elle est va-t-en guerre, prête à croiser le fer pour un mot ou un regard. Il veut négocier, écouter, apaiser. Il est, pour ainsi dire, aussi ennuyeux qu'elle est romanesque. Sans lui céder, elle le transforme, fait de lui un guerrier. Il l'accepte mais se déteste plus encore.

Au milieu du XIIe siècle, ce duo improbable va faire la joie des troubadours, alimenter toutes les conversations du peuple, et semer le trouble jusqu'au Vatican.

Cet amour impossible, Clara Dupont-Monod l'a mis en scène en contrepoint narratif, sur un rythme débridé. Voici donc un drôle d'objet littéraire, sa lecture nous essouffle presque tant le propos est tendu, fulgurant, privé de la moindre pause.

Un peu étourdi par le démarrage pied au plancher, sans le moindre préliminaire, on prend le rythme et on s'attache progressivement à ces deux personnages, touchants l'un comme l'autre, même si le sang les éclabousse. Aliénor et Louis traversent une époque furieuse, ponctuée de batailles terrifiantes, où l'on n'hésite pas à inaugurer l'arme bactériologique en catapultant des cadavres infectés chez l'adversaire… Généreux, le verbe de Clara Dupond-Monod nous transporte au coeur du chaos.

"Le roi disait que j'étais diable" de Clara Dupont-Monod (Grasset) - 237 pages - 18,00 €

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