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Nice et les écrivains : Guillaume Apollinaire (6/6)

L'édition locale de France 3 Nice propose un florilège de sujets sur les grands écrivains ayant séjourné sur la Côte-d'Azur. Ici, Guillaume Apollinaire
Article rédigé par franceinfo - Lucas Ottin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Guillaume Apollinaire après sa blessure en 1916
 (DR)

Bel exemple de multiculturalité : né en 1880 à Rome, Italie, en tant que sujet Polonais de l'Empire Russe, Guillaume Apollinaire arrive à Monaco en 1887, passe l'été 1899 en Belgique et, naturalisé en 1916, meurt pour la France en 1918 ... de la grippe Espagnole !

Poète majeur du début du XXème siècle, il vécut à Monaco mais allait au lycée à Nice. Cet adepte des calligrammes et de l'érotisme poétique écrivit ainsi plusieurs textes à propos de la ville et surtout de la mer, qu'il décrit longuement, dans un style entre modernité et tradition classique. Mais si le bleu des flots l'inspire et le transporte, c'est plutôt celui, profond, des yeux de Lou, rencontrée à la Villa Baratier de Saint-Jean Cap-Ferrat, qui fera naître en lui ses vers les plus fougueux.

Parti au front en 1914, il lui écrit de nombreuses lettres, au dos desquels il lui déclare son amour avec tendresse et rimes. Ces mots seront ensuite compilés dans un ouvrage intitulé "Poèmes à Lou" :

Si je mourais là-bas sur le front de l'armée
Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s'éteindrait comme meurt
Un obus éclatant sur le front de l'armée
Un bel obus semblable aux mimosas en fleur

Malheureusement, et même si Lou et lui se séparent en 1915, ces quelques vers s'avéreront prophétique : le 17 mars 1916, ce n'est pas sur le front de l'armée mais seulement sur le sien qu'un obus vient planter ses éclats, le blessant à la tempe. Il rentre donc pour une longue convalescence, au cours de laquelle il continue à écrire, et publie ses fameux "Calligrames", terme qu'il inventé pour désigner ces poèmes dont la disposition des vers forme une silhouette. 

Calligramme
 (DR)
Mais affaibli par sa blessure, il succombe ("sous les drapeaux" précise la plaque commémorative placée au Panthéon) le 9 novembre 1918 , loupant de peu l'armistice. Et à son enterrement, c'est dans cette hystérie de fin de guerre que son cercueil est porté au Père-Lachaise, sous les vivas des passants et les "À mort Guillaume !" adressés au Roi de Prusse, battu.

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