Le Prix de Flore pour "Zénith Hôtel" d' Oscar Coop-Phane
Né en 1988, Oscar Coop-Phane a passé une année à Berlin après "quelques études et pas mal de petits boulots. Il est en ce moment barman, mais ça ne devrait pas durer", indique son éditeur Finitude, petite maison d'édition bordelaise.
Personnage central : Nanou, autoproclamée "vraie pute de trottoir"
"Zénith Hôtel" est un texte court et rythmé, aux phrases vives, qui se déroule sur 24h. Dans ce Zénith hôtel loge Nanou, qui déclare sans ambages: "je suis une pute de rue. Pas une call-girl ou quelque chose comme ça; non, une vraie pute de trottoir, à talons hauts et cigarettes mentholées".
Nanou ne se voile pas la face et ne se fait aucune illusion sur sa vie ou celle de ses clients. Elle est juste là pour donner un peu d'amour, et eux sont là pour en recevoir. Dominique, Emmanuel, Victor, Luc, Jipé ou Robert, ils ne demandent que ça, un peu de tendresse, histoire de se fuir un instant, histoire de vivre un peu.
Le jeune auteur en profite pour brosser ainsi une galerie de portraits attachants. Aucun destin glorieux mais des personnages bancals, mal fichus, pas très beaux ni très brillants...
"Quand je me lève, mes dents sont grasses. J'ai un goût sale dans la bouche. Un goût animal un peu dégoûtant. Je le préfère pourtant à celui que j'ai quand je me couche, celui des autres et de leur crasse", confesse un autre personnage.
Oscar Coop-Phane, en digne lecteur d'Emmanuel Bove ou de Henri Calet, déborde d'affection pour ses personnages, à la belle humanité jusque dans leurs faiblesses.
En janvier 2013 doit sortir chez Finitude son deuxième livre "Demain Berlin", roman de la génération à laquelle il appartient.
Oscar Coop Phane parle de son roman au Salon Lire en Poche
Un chèque de 6.000 euros au café de Flore
Présidé par Frédéric Beigbeder, le jury composé de douze journalistes comptait cette année exceptionnellement deux membres supplémentaires: Olivier Mony de Sud-Ouest et Kerenn Elkaim du belge Vif express.
Oscar Coop-Phane doit recevoir jeudi soirau Flore, célèbre café de Saint-Germain-des-Prés, un chèque de quelque 6.000 euros et un verre de Pouilly-fumé gravé à son nom qu'il pourra venir remplir tous les jours dans cette institution germanopratine.
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