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Joël Dicker & Bernard de Fallois tandem gagnant des prix littéraires 2012

Après avoir séduit les immortels de l'Académie française, l'auteur suisse Joël Dicker fait coup double en empochant ce jeudi le 25e Goncourt des lycéens pour "La vérité sur l'affaire Harry Quebert" (Fallois), et officialise ainsi son statut de nouvelle idole des jeunes. Une double consécration pour un tandem : d'un côté un jeune écrivain qui signe son deuxième roman, de l'autre un vieux briscard de l'édition, Bernard de Fallois, qui publie depuis plus de 50 ans.
Article rédigé par franceinfo - Laurence Houot
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Bernard de Fallois, éditeur de Joël Dicker, Prix Goncourt des Lycéens et  Grand prix du roman de l'Académie française pour "La vérité sur l'affaire Quebert" (Fallois)
 (Isabelle Simon et Alix William / SIPA)

Joël Dicker, jeune écrivain genevois, ancien attaché parlementaire a ramé avant de décrocher la publication d'un premier roman. Il a en déjà écrit 4 quand Bernard de Fallois publie "Les Derniers jours de nos pères" en janvier 2012, l'ouvrage ne fait grand bruit. Son deuxième ouvrage publié, il le veut américain. Entre son admiration pour l'écrivain Philip Roth et son désir de "faire un roman américain", le jeune auteur suisse produit un pavé de 670 pages qui fleure bon la série US. Il envoie le manuscrit à son éditeur.

Bernard de Fallois a 86 ans, depuis plus de 50 ans dans le monde de l'édition. Immédiatement séduit lorsqu'il reçoit le manuscrit de "La vérité sur l'affaire Quebert", le vieil éditeur ne s'y trompe pas. "J'étais en vacances et Joël ne m'avait pas dit vouloir sortir un deuxième roman. J'ai lu le manuscrit d'une traite, et suis rentré à Paris. J'ai bouleversé mon programme: le livre était excellent, il n'y avait quasiment rien à changer en dehors de quelques helvétismes, et je l'ai publié dans la foulée." a-t-il confié au Figaro.

Jackpot : la fougue et la beauté de la jeunesse, l'expérience de l'âge

En tête des ventes (33 000 exemplaires vendus en deux mois), le roman de Dicker fait un carton dans les librairies. 160 000 exemplaires en commande début novembre, avant même la consécration du Goncourt des lycéens. Ca promet :  le Goncourt des lycéens étant devenu l'une des distinctions les plus suivies en termes de ventes parmi tous les prix littéraires. Avec le choix de Dicker, "pour la première fois, le Goncourt des lycéens va  dépasser en ventes le Goncourt officiel", a estimé Bernard Pivot, membre de  l'Académie Goncourt. Les droits de "La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert" ont aussi été achetés par une trentaine d'éditeurs étrangers à la Foire du livre de Francfort, rendez-vous mondial de  l'édition. "Depuis dix ans que je fais ce métier, je n'ai jamais vu cela. A Francfort, c'était de la folie, il y a eu des enchères partout. En Allemagne, le plus gros marché, les droits du livre se sont négociés à plus de 200 000 euros.", explique à L'Express, Cristina De Stefano, qui a géré les ventes pour toute l'Europe de l'ouvrage.

Un joli (dernier ?) coup donc pour Bernard de Fallois, qui pourrait aussi négocier très cher les droits cinématographiques du roman. Le tandem Fallois/Dicker, alliance de la jeunesse d'un auteur et de l'expérience d'un vieil éditeur, a réussi cette belle performance : faire se rejoindre pour la première fois le choix des lycéens et celui des Immortels (plus expérimentés...) de l'Académie !

 

Joël Dicker a reçu son prix jeudi soir des mains de Vincent Peillon
 (Pierre-Yves Grenu - Culturebox)

 

Lire la critique de "La vérité sur l'affaire Quebert" sur Culturebox par Pierre-Yves Grenu

Voir l'interview de Joël Dicker sur Culturebox

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