: Interview David Foenkinos et "Le mystère Henri Pick" : "On a toujours le goût des coulisses de la création"
Un an et demi après l'énorme succès de "Charlotte", prix Renaudot et Goncourt des lycéens 2014, David Foenkinos revient avec un nouveau roman différent tant sur le fond que sur la forme. Imprégné des 10 ans de travail autour de l'histoire de Charlotte Salomon, peintre allemande assasinée à 26 ans à Auschwitz, l'écrivain a eu beaucoup de mal à se remettre à l'écriture.
Un polar littéraire
Après un sevrage d'un an, il a néanmoins replongé et offre aujourd'hui aux lecteurs un 14e ouvrage, un "polar littéraire" selon ses termes, avec "Le Mystère Henri Pick" (Editions Gallimard). Il était mardi 17 mai, l'invité des 5 dernières minutes de Marie-Sophie LacarrauOn a toujours le goût des coulisses de la création
Au départ, il y a une bibliothèque un peu particulière puisqu'elle regroupe les livres... refusés. Dans cet endroit qui existe vraiment, initié par l'écrivain américain Richard Brautigan et aujourd'hui installé à Vancouver, ceux qui écrivent des manuscrits jamais publiés peuvent déposer leurs textes. "J'ai imaginé une version bretonne, ça se passe dans le Finistère", raconte David Foenkinos.
Hommage à la littérature
Dans cet endroit improbable, une jeune éditrice va découvrir un manuscrit exceptionnel... Un texte écrit par un pizzaïolo mort deux ans auparavant et qui, selon sa veuve, n'aurait jamais écrit autre chose que la liste des courses ! Son histoire va intéresser les médias et le public autant que le roman lui-même et boulverser la vie d'un journaliste dubitatif sur l'origine de l'oeuvre. "On a toujours le goût des coulisses de la création" remarque l'auteur qui regrette un peu la traque incessante de l'intime dans la littérature.
On croit que le graal c'est la publication, mais il y a pire violence que la douleur de ne pas être publié: l'être dans l'anonymat le plus complet.
L'écrivain a lui aussi connu la galère des débuts, les lettres de refus des éditeurs avant de rencontrer le succès que l'on connait grâce à "La délicatesse", son 8e ouvrage. Une difficulté que raconte d'ailleurs l'un des personnages du roman. "C'est un livre qui rend hommage à ceux qui aiment la littérature" souligne-t-il et qui raconte aussi les petits secrets du monde de l'édition.
Un livre d'un "filou" qui "entraine ses lecteurs sur de nombreuses fausses pistes", a dit de lui Bernard Pivot, qui l'apprécie beaucoup.
"Le mystère Henri Pick" de David Foenkinos (Editions Gallimard)
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