Ce qu'il faut savoir quelques heures avant l'annonce du Goncourt 2019
Outre la romancière aux chapeaux extravagants, le dernier carré du Goncourt est composé de Jean-Luc Coatalem, Jean-Paul Dubois et Olivier Rolin. Verdict à treize heures.
Quatre écrivains, dont la Belge Amélie Nothomb qui enchaîne les succès de librairie depuis une trentaine d'années, sont en lice pour décrocher lundi le prix Goncourt, le plus prestigieux et convoité des prix littéraires du monde francophone. Le verdict sera annoncé vers 13H00.
Dans un Drouant tout neuf
Le restaurant Drouant à Paris, théâtre de l'annonce du prestigieux prix, rouvrira pour l'occasion après plusieurs semaines de rénovation. Le prix Renaudot sera proclamé dans la foulée.
Amélie Nothomb serait la première Belge à recevoir le Goncourt
Amélie Nothomb, 53 ans, est en lice pour Soif (Albin Michel), un roman déjà best-seller (avec près de 150.000 exemplaires vendus) dans lequel elle se met dans la peau de Jésus avant la crucifixion. C'est la troisième fois (après 1999 et 2007) que la romancière se retrouve dans la sélection du Goncourt.
Si Amélie Nothomb était couronnée ce serait la première Belge à recevoir le prix depuis François Weyergans, disparu en mai.
Jean-Luc Coatelem en lice pour le Goncourt et le Renaudot
Jean-Luc Coatalem, 60 ans, a été retenu pour La part du fils (Stock), un récit dans lequel l'écrivain-voyageur mène une enquête sur la disparition de son grand-père mort dans un camp de concentration. Jean-Luc Coatalem est également en course pour le Renaudot.
Jean-Paul Dubois pour son roman nostalgique sur le bonheur perdu
Jean-Paul Dubois, 69 ans a déjà obtenu le prix France Télévisions pour Kennedy et moi, le prix Femina et le prix du roman Fnac pour Une vie française. Son dernier roman, Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon, tendrement désespéré qui laisse une douce impression de charme immarcescible est en lice pour le Goncourt.
Olivier Rolin avec un roman inclassable
Olivier Rolin, 72 ans, a été sélectionné pour Extérieur monde (Gallimard), objet inclassable, sorte d'anti-mémoires ou livre de voyages des innombrables voyages de l'auteur.
Les journalistes pronostiquent Nothomb, mais préféreraient Dubois
Comme chaque année, le magazine professionnel Livres Hebdo a interrogé 16 journalistes littéraires, dont celui de l'AFP, pour recueillir leur pronostic.
Les journalistes sont partagés. Ils sont aussi nombreux à prévoir l'attribution du prix à Amélie Nothomb qu'à Jean-Paul Dubois. A la question, qui mériterait le Goncourt ? ils préféreraient toutefois voir Jean-Paul Dubois couronné.
Le vote du Goncourt est oral
Mais seuls les dix membres du jury présidé par Bernard Pivot décident. Interrogé dimanche sur RTL, l'ancien animateur d'Apostrophes a assuré qu'il était déjà "certain de l'identité du gagnant ou de la gagnante". "Je peux me tromper...", a-t-il toutefois tempéré.
Les membres du jury se retrouveront à huis clos à partir de 11H30. Derniers arguments, dernières discussions avant de passer au vote qui est oral.
Le Lauréat touche 10 € mais son roman se vendra à des centaines de milliers d'exemplaires
Le lauréat touchera un chèque symbolique de... 10 euros. Mais l'impact du prix est incommensurable.
Le lauréat va récolter "une gloire certaine mais surtout, souligne Bernard Pivot, il va gagner beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent".
"Il va toucher 15% sur le prix de vente de son roman. Quand il se vend à 500.000 exemplaires, faites le compte...", explique-t-il.
Le prix Goncourt reste le prix littéraire le plus prescripteur pour les ventes de roman. Selon une étude de l'institut GfK pour le magazine Livres Hebdo, sur la période 2014-2018, un prix Goncourt s'écoule en moyenne à 367.100 exemplaires, devant le Goncourt des lycéens (314.000 exemplaires) et le Renaudot (219.800 exemplaires).
Derrière, le prix du roman Fnac prend de l'importance (171.300 exemplaires), devançant les quatre autres grands prix d'automne: Académie française (116.300 exemplaires), Femina (85.500), Interallié (46.900) et Médicis (34.600).
L'inévitable bousculade est "formidable", selon Pivot
Quel que soit le nom de l'écrivain qui succèdera à Nicolas Mathieu, on peut s'attendre à une énorme bousculade devant Drouant. "Ça fait partie de la légende" s'amuse Bernard Pivot. Lors d'une remise de prix, Pierre Assouline, un des dix jurés du Goncourt, avait couvert sa tête d'un casque. "Parfois, on reçoit des coups de caméras sur la tête mais ce n'est pas grave", confirme Bernard Pivot.
"Chez nous c'est la bousculade, c'est la vie effervescente autour du roman qui est couronné, autour de l'auteur qui est happé, rejeté, repris... C'est formidable!".
La chasse aux prix littéraires prendra fin le 14 novembre avec le Goncourt des lycéens (pour lequel sont qualifiés tous les auteurs de la première sélection du Goncourt). Mardi ce sera le tour du Femina et vendredi du Médicis.
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