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"Apatride", un roman en forme de cri de révolte signé Shumona Sinha
La romancière indienne Shumona Sinha croise dans "Apatride" le destin de deux femmes : l'une est installée à Paris, l'autre vit dans la région de Calcutta. Toutes deux tentent de se faire une place dans la vie. Un roman qui claque comme un cri de révolte.
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L'histoire : Esha a choisi de quitter l'Inde. Elle vit à Paris, la ville où elle rêvait de s'installer et essaie de construire une vie dans son pays d'adoption : un travail d'enseignante, des papiers en règle, un logement. Mais la vie d'une femme immigrée, seule, est jalonnée d'entraves et Esha court de déceptions en déceptions, pendant qu'autour d'elle subrepticement l'étau se resserre.
A l'autre bout de la planète, Mina, fille de paysans, s'est lancée dans l'action pour défendre les droits des paysans que les classes dominantes veulent exproprier pour construire. Amoureuse de son cousin avec qui elle a grandi et qu'elle continue à avoir dans la peau, elle apprend que les règles qui régissent la société en Inde ne lui sont pas favorables, comme elles ne le sont pour aucune femme, surtout si elle est pauvre.
Les douleurs de l'exil, la difficulté à trouver une place quand on est immigré(e), et le sentiment persistant d'insécurité qui en découle, la violence d'une société dominée par les hommes et le même sentiment d'exclusion dans son propre pays, Shumona Sinha explore tout cela dans ce roman sombre, livré dans une écriture métaphorique et tranchante, qui exprime avec puissance la colère et l'indignation que suscite l'injustice.
"Apatride", Shumona Sinha (L'Olivier - 187 pages - 17,50 euros)
Extrait :
"Il fallait qu'elle porte une carapace, un masque, des écouteurs et qu'elle regarde le ciel rose, orange, pourpre velouté, au bout de la rue, entre les façades haussmanniennes au dôme émeraude. Il fallait qu'elle sorte de chez elle chaque jour comme un vaillant soldat, bouche cousue au fil noir, se hâtant de parcourir l'espace public pour rallier un point A à un point B, un lieu privé à un autre, sans s'attirer d'ennuis, sans être vitriolée par les mots
A l'autre bout de la planète, Mina, fille de paysans, s'est lancée dans l'action pour défendre les droits des paysans que les classes dominantes veulent exproprier pour construire. Amoureuse de son cousin avec qui elle a grandi et qu'elle continue à avoir dans la peau, elle apprend que les règles qui régissent la société en Inde ne lui sont pas favorables, comme elles ne le sont pour aucune femme, surtout si elle est pauvre.
Exils
Ce nouveau roman de l'auteur de "Calcutta" (L'Olivier 2010) est une interrogation sur la présence au monde de deux femmes, chacune tentant de se faire une place dans des sociétés qui n'ont pas prévu de leur en laisser, sauf à se vendre. La romancière explore les sentiments de deux exilées, l'une loin de ses racines, l'autre sur ses terres. Que ce soit dans le douillet confort d'un pays comme la France, ou dans l'Inde d'aujourd'hui, les deux femmes se débattent dans l'obscurité.Les douleurs de l'exil, la difficulté à trouver une place quand on est immigré(e), et le sentiment persistant d'insécurité qui en découle, la violence d'une société dominée par les hommes et le même sentiment d'exclusion dans son propre pays, Shumona Sinha explore tout cela dans ce roman sombre, livré dans une écriture métaphorique et tranchante, qui exprime avec puissance la colère et l'indignation que suscite l'injustice.
"Apatride", Shumona Sinha (L'Olivier - 187 pages - 17,50 euros)
Extrait :
"Il fallait qu'elle porte une carapace, un masque, des écouteurs et qu'elle regarde le ciel rose, orange, pourpre velouté, au bout de la rue, entre les façades haussmanniennes au dôme émeraude. Il fallait qu'elle sorte de chez elle chaque jour comme un vaillant soldat, bouche cousue au fil noir, se hâtant de parcourir l'espace public pour rallier un point A à un point B, un lieu privé à un autre, sans s'attirer d'ennuis, sans être vitriolée par les mots
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