Roberto Saviano au festival Quais du polar : "lire, c'est aussi un acte de résistance"
"Résister, continuer", c'est le credo de l'écrivain italien anti-mafia Roberto Saviano, qui doit vivre sous protection policière depuis son livre "Gomorra". Et "lire, c'est aussi un acte de résistance", lance-t-il lors d'une rencontre au festival Quais du polar, à Lyon. "Le simple fait d'être ici, c'est un acte de résistance", a-t-il ajouté face au public du festival qui l'a applaudi avec ferveur, debout, dans un théâtre des Célestins plein à craquer.
Reportage : J. Sauvadon / S. Goldstein / B. Metral / D. Moncel / F. Bernes
Le phénomène des "baby-gangs" napolitains
Le deuxième roman, "Baiser féroce", paraîtra le 4 avril chez Gallimard. Il s'agit de la suite de son succès "Piranhas", dont l'adaptation par Claudio Giovannesi a reçu le prix du meilleur scénario en février à la Berlinale. Saviano en était co-scénariste. L'écrivain et journaliste poursuit dans "Baiser féroce" son immersion dans l'univers glaçant des "baby-gangs" napolitains, des enfants et ados qui ont tenu le trafic de drogue et brassé des millions il y a quelques années."Une première dans l'histoire criminelle mondiale", assure-t-il. "Un phénomène incroyable mais vrai. J'ai recueilli les preuves, les noms donnés par la police", précise Saviano, dont les propos en italien étaient traduits par une interprète.Décontracté, en jean, veste et chemise gris clair, il raconte avec de grands gestes: "Je n'ai décrit qu'une partie de leurs crimes. Et ça les a vexés". "Nous, on tuait tous les jours et tu n'en racontes que la moitié !", lui ont reproché les "bébés gangsters" rencontrés en prison. Ceux qui avaient survécu... "Ils me traitaient de looser" pour être encore de ce monde à près de 40 ans."Tuer, tout rafler et mourir jeune, c'était ça leur horizon", relève-t-il.
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