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"Les plus jolies fautes de français de nos grands écrivains" : drôle et décomplexant

Balzac, Céline, Sartre... Même les plus grands écrivains ont maltraité un jour ou l'autre la langue française. Deux professeurs de lettres, Anne Boquel et Etienne Ker ont rassemblé ces "perles" dans un livre réjouissant, "Les plus jolies fautes de français de nos grands écrivains" (Payot). Un livre drôle et nécessaire qui nous débarrasse de nos complexes.
Article rédigé par Jean-Michel Ogier
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
"Les plus jolies fautes de français de nos grands écrivains"
 (Jean-Michel Ogier)

"Les plus jolies fautes de français de nos grands écrivains" est un ouvrage qui va nous décomplexer, nous rappeler que même les plus grands sont faillibles... et permettra d’être pardonné si une faute se glissait inopinément dans mon article.

Mais voilà, c'est un livre qui va aussi entamer sérieusement l’autorité des profs de français. Imaginez un petit malin à la copie rougie par les corrections, qui aura tôt fait de relever "Mais m’dame c’est pas juste ! Céline lui-même n’écrivait-il pas dans sa lettre à Cillie Amor : "Enfin je vais connaître les environs de Vienne et on va remanger de la saussisse"?"

"Pourquoi faut-il toujours mettre des accents ?" poursuivrait l’insolent. "Je vous ferai remarquer que ce même Céline les omettait souvent, comme dans le texte original de 'Voyage au bout de la nuit' : "L’amour c’est l’infini mis a la portée des caniches".
"Vous voyez m’dame, c’est pas parce qu’on écrit façon SMS qu’on fait plus de fautes que les grands auteurs !" CQFD.

Une preuve supplémentaire ?

Cette rédaction d’un certain Antoine de Saint-Exupéry commise à l’âge de 14 ans sur le thème "Racontez les tribulations d’un chapeau haut de forme". Le futur aviateur fait parler le couvre-chef : "Je naquit dans la grande usine de chapeaus… J’écris ces lignes sur le déclin de mes jours ; esperant qu’elles parviendront aux français, je leur dit que (…) j’espere bien etre venere à titre de relique pour avoir orné le crane de mon illustre possesseur Bam-Boum II roi du Niger".

Une rédaction qui valu à l’auteur du Petit Prince un 12/20 assorti de ce commentaire laissant un peu d’espoir "Bien. Trop de fautes d’orthographe. Style parfois lourd". On connaît la suite !

Des règles à respecter

Partant du constat que : de l’orthographe à la syntaxe, de l’accord des verbes aux pléonasmes, nos grands auteurs n’ont pas échappé à ces fautes de français, Anne Boquel et Etienne Kern ont réalisé un ouvrage malin. Ils se sont appuyés sur ces fautes pour établir une liste de 17 règles à respecter afin de les éviter.

Ainsi "Choisir le mot juste" est la règle numéro 9 pour éviter de faire comme Victor Hugo dans "Les Rayons et les Ombres" qui, emporté par un élan panthéiste met "s’épanche" pour "s’étanche". 
"Nous sommes la nature et la source éternelle
Où toute soif s’épanche, où se lave toute aile"

Quand on écrit, il est important de se relire. C’est la règle n°12. 
Dans "Une ténébreuse affaire", Balzac ne l’a pas fait. Résultat : "Le bruit du galop de son cheval, qui retentit sur le pavé de la pelouse, diminua rapidement" !
Comme le préconise la règle n°13, il est très important de bien choisir ses relecteurs.
Mon rédacteur en chef va se faire un plaisir de relire ma modeste prose en espérant qu’il saura rire de la faute comme le prescrit la règle n°15…
  (Payot)

Anne Boquel et Etienne Kern - "Les plus jolies fautes de français de nos grands écrivains" (Editions Payot) 12,00 €

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