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Quais du Polar ce week-end : "Le genre le plus à même de parler de tous les dangers qui menacent notre époque"

La 13e édition de Quais du Polar a lieu ce week-end à Lyon. Invité sur franceinfo vendredi, l'écrivain Bernard Minier donne sa vision de ce genre littéraire à succés.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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L'écrivain Bernard Minier.  (DANIEL FOURAY / MAXPPP)

Alors que que la 13e édition de Quais du Polar démarre vendredi 31 mars, à Lyon, l'écrivain Bernard Minier (dont le cinquième roman policier, Nuit, a été publié fin février chez XO Editions) explique le succès du genre par le fait qu'il est "le plus à même de parler de tous les dangers qui menacent notre époque".

franceinfo : La rencontre avec le lecteur, quand on écrit, se fait en deux temps : la lecture du livre, puis la rencontre directe. Cette dernière est-elle indispensable ?

C'est un moment que j'apprécie particulièrement, parce que, en général, les retours sont positifs. Quand je vois ce que les lecteurs me renvoient, je me rends compte que j'ai quand même réussi quelque chose. Ils me parlent de Martin Servaz, mon personnage emblématique, par exemple. On a l'impression, quand j'en discute avec eux, que l'on est en train d'évoquer une personne réelle, un membre de la famille ou un ami. Je vois également le nombre de lecteurs que j'ai. Il est aujourd'hui assez important. Et Dieu sait que c'est inespéré, parce que ça a démarré très vite. Ce contact est vraiment indispensable.

Que nous dit le polar de la société ?

Je crois que, aujourd'hui, c'est quand même un des genres, sinon le genre le plus à même de parler de tous les excès, toutes les folies, tous les dangers qui menacent notre époque, et c'est sans doute ce qui explique son succès. On voit tout ce qui se passe autour de nous, on parle de terrorisme, la violence. En même temps, il faut que ça reste très addictif, aussi palpitant que possible. Moi je ne délivre pas de message. Mais on peint la société. J'essaye de peindre la société contemporaine, la société française telle qu'elle est aujourd'hui. 

La fiction donne des facilités, parce qu'on n'est pas obligé de coller à la réalité, mais ça permet peut-être d'en dire encore plus ?

Tout à fait. En plus, c'est le rôle du romancier de faire ce travail d'imagination : on peut partir de faits réels ou d'informations, d'une masse de documentations, d'un matériau qu'on a au départ, puis on pousse tous les curseurs un peu plus loin, et on plonge des personnages qui sont des gens ordinaires dans des situations totalement extraordinaires.

Nous sommes en pleine campagne pour l'élection présidentielle : la situez-vous dans le roman noir, la science-fiction, le théâtre...?

C'est de la science-fiction pure. La campagne 2017, on n'a jamais vu ça. Il y a six mois, personne n'aurait pu prévoir ce qui se passe aujourd'hui, nous sommes entrés dans la quatrième dimension. Si j'avais écrit un roman de politique-fiction en imaginant tout ce qui se passe aujourd'hui, les gens m'auraient dit : "Ce n'est pas du tout crédible ton truc !"

Bernard Minier : "Le genre le plus à même de parler de tous les dangers qui menacent notre époque"

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