Décès de Bernard Pivot : "On lui doit d'avoir agrandi nos vies", confie l'écrivain Erik Orsenna

L'écrivain Erik Orsenna rend hommage à Bernard Pivot, mort lundi, et raconte la "chance immense" de l'avoir fréquenté.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Bernard Pivot et Erik Orsenna lors du dernier enregistrement de l'émission "Double Je", le 2 janvier 2006. (M. DE MARTIGNAC / MAXPPP)

"La dette que nous avons envers lui est une dette de bonheur, d'ouverture, de possibilités." Erik Orsenna, écrivain et membre de l’Académie française, imagine Bernard Pivot, mort lundi 6 mai à 89 ans, comme un "grand frère, un oncle, un père ou une mère qui nous dit 'Tiens pourquoi tu ne ferais pas ce voyage ?' Et puis on le suivait, on disait merci parce que je me suis agrandi, diversifié, j'ai été un autre. C'est ça la culture".

"On lui doit d'avoir agrandi nos vies, confie Erik Orsenna. À la fois on est tristes [à l'annonce de la mort de Bernard Pivot], mais infiniment conscients d'avoir une chance immense de l'avoir rencontré, soit via la télévision, soit concrètement quand on avait la chance immense d'être son ami depuis 40 ans", explique-t-il. Pour lui, Bernard Pivot "nous a fait aimer la langue française" et ses dictées était une façon de dire "Vous vous rendez compte de ce que vous avez comme trésor qui s'appelle la langue de votre pays ?".

Concernant les émissions présentées par Bernard Pivot, Erik Orsenna se souvient que son ami invitait des gens variés et qu'il aimait des livres variés : "Il y avait des débutants et des monstres sacrés. C'était incroyable chez lui, il pouvait avoir à la fois des discussions légères et puis il s'affrontait à Yourcenar, à Soljenitsyne, à Nabokov. Il n'avait pas de parti pris. Il se demandait 'Est-ce que ce livre m'émeut ou pas ?'"

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.