PPDA accusé de plagiat pour sa biographie d'Hemingway
Ca ressemble au jeu des sept erreurs. Dans les extraits publiés par l'hebdomadaire l'Express, le lecteur peut comparer la biographie d'Ernest Hemingway par Patrick Poivre d'Arvor (Hemingway, la vie jusqu'à l'excès, chez Arthaud) et celle d'un Américain, Peter Griffin. L'exercice est très amusant, et pourrait presque à lui seul justifier l'achat des deux ouvrages, si l'éditeur de PPDA a un jour la bonne idée de faire un “pack”. Pour Noël par exemple, histoire de prolonger de manière ludique l'inévitable Trivial poursuit en famille.
Le chasseur de plagiat y débusquera ici un vol de synonymes, pour ne pas utiliser les mêmes mots. Là, c'est une inversion de propositions qui file entre deux eaux. Quelques changements dans les structures de phrases camouflent le paysage. Mais globalement, c'est bien le même dans les extraits proposés. Selon le journaliste Jérôme Dupuis, qui, après avoir flairé l'affaire, a relu l'intégralité des biographies en français consacrées au grand écrivain, ces curieuses ressemblances s'étalent sur une centaine de pages, sur les 400 et plus du livre de l'ex-présentateur vedette.
L'intéressé refuse tout commentaire. A l'Express, il affirme avoir passé un an et demi à travailler sur son livre et trouve “très désobligeant” de l'accuser de plagiat. Peter Griffin, quoiqu'il en soit, ne pourra pas donner son avis puisqu'il est mort, et que son livre, paru et traduit dans les années 80, est une rareté dans les bacs.
Extraordinaire communion d'esprit entre deux amateurs éclairés, ou simple copie ? L'éditeur, qui a déjà imprimé 20.000 exemplaires selon l'Express, devra faire un choix douloureux. PPDA a-t-il lui-même écrit son livre ? A-t-il lui-même “barboté” des paragraphes entiers à un auteur décédé ? A-t-il été victime d'un nègre indélicat ? La réponse est encore dans les coulisses de l'affaire.
Grégoire Lecalot
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