PIFFF : un nouveau festival du film fantastique à Paris
Après feu le Festival international de Paris du film fantastique et de science-fiction, au Grand Rex, disparu en 1989 en raison de son succès (un comble), le PIFFF prend le relais. Avant tout destiné au public, il n’en est pas moins pourvu d’une compétition internationale, avec des films en provenance des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, d’Espagne d’Allemagne et d’Australie.
Une sélection d’enfer
Neuf films en compétition sont projetés pour la première fois en France. Les hostilités commencent avec "A Lonely Place", un survival montagnard puis le claustrophobe "Blind Alley" qui se déroule dans un lavomatic hanté par un démon....
"Extraterrestre" s’annonce comme une relecture détournée de "District 9" et "Skyline". « Retreat » joue sur la corde du paranoïaque et contagieux "Bug" de William Friedkin. "The Dead" » redonne vie aux films de zombies et "The Innekeeper" aux films de fantômes, tout comme 'Cassadaga", qui y lie le thème du serial killer.
"Masks" revisite le giallo, avec onirisme et érotisme, alors que la sélection se clôt avec l’apocalyptique "Belleflower" dans un style au croisement de Larry Clark et George Miller, un cocktail qui promet d’être détonnant.
John Carpenter et Abel Ferrara superstars
Cinq films sont projetés hors compétition, tous des avant-premières, avec notamment les dernières réalisations de John Carpenter et Abel Ferrara.
Mais c’est un des membres du jury, Jaume Balaguerô, qui présente en ouverture "Malveillance" en sa présence. Le co-réalisateur de " [Rec]" signe un thriller dans la lignée du "Locataire" de Polanski. La clôture sera assurée par "Détention" de l’Américain Joseph Kahn qui s’annonce comme une variation déjantée des slashers.
Un moment fort du festival sera la projection de "The Ward" de John Carpenter, maître incontesté du fantastique, absent des écrans depuis 2001, même s’il a réalisé entre-temps pour la télévision, ou a été cautionné comme scénariste ou producteur.
Autre moment fort, le nouvel Abel Ferrara, avec Willem Dafoe, "4 :44 Last Day on Earth", où un couple new-yorkais tente de se réconcilier avant la fin du monde.
Enfin, un documentaire sur le génie "Ray Harryhausen, Titan des effets spéciaux" retrace la carrière de ce disciple de Willis O’Brien (qui anima "King Kong" en 1933), avec des documents inédits et des interviews de Peter Jackson, Steven Spielberg, James Cameron, Tim Burton ou Guillermo Del Toro qui disent combien ils sont redevables de ce magicien de l’image.
Un jury fantastique
Qui dit compétition, dit jury international. Il est composé de quatre jurés : Roger Avary, Jaume Balaguerô, Christophe Gans et Lucile Hadzilhadovic.
Canadien, Roger Avary, a remporté l’Oscar du meilleur scénario pour "Pulp Fiction" de Quentin Tarantino. Réalisateur du déjanté "Killing Zoé", il a aussi travaillé sur "Silent Hill" de Christophe Gans qu’il retrouve comme co-juré de ce premier PIFFF.
Jaume Balaguerô participe de la nouvelle école du cinéma fantastique espagnol avec à son actif les traumatisants "La secte sans nom" et "[Rec]", ce dernier cosigné avec Paco Plaza. Son nouveau film, "Malveillance", autour du harcèlement obsessionnel d’un gardien d’immeuble sur ses habitants, est projeté en ouverture du festival, hors compétition.
Christophe Gans, cinéaste français, a signé rien moins que "Crying Freeman", "Le Pacte des loups" et "Silent Hil", sans parler du meilleur segment du film à sketches "Necronomicon". Amateur émérite de films de genre, il a débuté comme créateur et seul rédacteur de l’excellent fanzine "Rhésus 0" dans les années 70, avant de rejoindre les équipes de "Starfix" puis du "Cinéphage", et enfin créer "H.K" consacré au cinéma asiatique.
Lucile Hadzilhadovic, réalisatrice et scénariste française, est proche de Gaspard Noé, avec lequel elle a travaillé sur "Carne"» et "Seul contre tous", avant de réaliser son premier long métrage, "Innocence", sous l’influence de "Suspiria" de Dario Argento, de "Pique-nique à Hanging Rock" de Peter Weir et "L’esprit de la ruche" de Victor Erice.
And much much more…
Dix-neuf courts-métrages français et internationaux participent de la fête, avec la projection de l’un d’eux avant chaque long-métrage et une séance qui leur est spécialement consacré. Un prix sera remis au meilleur d’entre eux par un jury de professionnels, dont Aontoine Charreyron, réalisateur de « The prodigies ».
Avec une majorité de Premières françaises, des projections en présence des équipes de tournage, et une priorité donnée au public, ce premier Paris International Fantastic Film Festival s’affirme comme le rendez-vous de l’automne des aficionados.
Sans oublier la très belle affiche signé Frédéric Domont ni le site du Festival, avec le détail et le calendrier de la programmation, ainsi que toutes les photos et bandes annonces de tous les films projetés : bienvenue au monde et longue vie au PIFFF !
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