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Ouessant, son énergie, ses écrivains
A l’occasion du 18e salon du livre insulaire, rencontre à Ouessant avec deux écrivains venus de très loin : le Calédonien Nicolas Kurtovitch et le Malgache Johary Ravaloson. Deux guides qui aiment cette île située à une heure du continent par bateau.
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Malgré la tristesse qui plane sur cette 18e édition du Salon du livre insulaire, on ne peut pas s’empêcher de savourer Ouessant au mois d’août avec ses écrivains et l’énergie qui les inspire.
Bonjour tristesse
Dans le gymnase municipal qui accueille depuis toujours le salon, bien peu de livres et d’auteurs en ce samedi d’août. Tristesse d’un salon qui doit lutter contre « une baisse des subventions de 60% et la crise du milieu de l’édition », selon sa fondatrice et directrice, Isabelle Le Bal. Une crise redoublée par la désaffection des bénévoles, selon qu’ils sont âgés ou carrément dépités au vu de ce que nous avons pu constater sur place.Il était des éditions où il n’y a pas si longtemps les éditeurs des Antilles et de La Réunion, et un distributeur de Nouvelle-Calédonie en faisaient la plus grande librairie d’outre-mer une fois l’an, dans la seconde quinzaine d’août. C’est là que des écrivains haïtiens s’émerveillaient de la puissance des éléments comme de la richesse d’un paysage insulaire littéralement habité par sa population et par son histoire. C’est là que pour un temps convergeaient les littératures « périphériques » de la francophonie.
Ouessant, île des îles
A Ouessant, tant les maisons des résidents, qu’ils soient insulaires ou du continent, que les ruines et les rochers, sont les amers terrestres du piéton qui va le matin aux aurores admirer le soleil se lever et s’en délecter (Ah ! la photo prise ce matin même par « l’intermittente de l’aventure » Anne Quéméré). Après une ballade dans l’île, le soir venu on ira se perdre dans la contemplation du couchant sur le rail d’Ouessant, et rêver d’horizons atlantiques.La beauté de l’île inspire les écrivains invités en cette édition 2016, preuve de la vivacité du slogan choisi ici "Ouessant, île des îles". Les résidences d’écrivains continuent de susciter l’engouement des écrivains. Naguère, nous avions rencontré au sémaphore Alexis Gloaguen, "poète du dehors", édité par Maurice Nadeau.
Pour l’édition 2016, d’autres écrivains en résidence ont préparé un texte sur l’utopie, à l’occasion du cinquième centenaire de "L’Utopie" de Thomas More. Une belle idée mise en espace par Henry Le Bal au Musée des phares et balises, contre le phare du Créac’h. Parmi eux, l’écrivain et traducteur David Fauquemberg qui entame une résidence d’écriture de six mois à Ouessant.
Reportage : Christian Tortel, Thierry Ravalet, Bernard Blondeel. Montage : Clotilde Soubeyre. Mixage : Sebastien Patient.
Le Malgache Johary Ravaloson qui a résidé dans l’île quatre mois en 2011 comme le Calédonien Nicolas Kurtovitch nous disent pourquoi ils aiment l’île d’Ouessant. Pour l’un, Ouessant l’isole des bruits et de la fureur d’Antananarivo, capitale de Madagascar. C’est d’ailleurs lors de sa résidence dans l’île que Johary Ravaloson a commencé l’écriture de son recueil de nouvelles, "Les nuits d’Antananarivo" (no comment éditions). A lire également son roman "Vol à vif " ‘éditions Dodo vole) qui a pour point de départ les vols de zébus, et la fuite des Dahalo (les "bandits") qui poussent leur troupeau volé à travers l’immense plateau rouge de l’Urumbe…
Reportage : Christian Tortel, Thierry Ravalet, Bernard Blondeel. Montage : Clotilde Soubeyre. Mixage : Sebastien Patient.
Pour Nicolas Kurtovitch, écrivain piéton du monde, l’île d’Ouessant est une source d’énergie, comme il en témoigne dans l’entretien donné près du phare du Stiff, entre les ruines de maisons anciennes et la lande des bruyères aux couleurs vives. Parmi ses titres récents citons, "Autour Uluru" (Au Vent des îles, 2012), inspiré de la poétique de ce lieu sacré de cœur de l’Australie, son roman "Dans le ciel splendide" (Au Vent des îles, 2015) et son recueil de poésie, "Ombre que protège l'ombre" (Vents d'ailleurs, 2014).
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