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Mort de l'écrivain et journaliste Pierre Daix
Le journaliste et écrivain Pierre Daix est mort ce dimanche 2 novembre à l'âge de 92 ans. Résistant et déporté, ancien communiste, Daix était aussi un spécialiste d'histoire de l'art, auteur de nombreux ouvrages sur l'art du XXème siècle et ami proche de Picasso.
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Hommage de François Hollande
"C'était un homme libre", affirme le président de la République dans un communiqué. "A 18 ans, il participa à la toute première révolte étudiante sous l'Occupation, le 11 novembre 1940 à l'Arc de Triomphe. Résistant, il fut arrêté, torturé et déporté à Mauthausen". "Jusqu'à son dernier souffle, Pierre Daix servit la création et l'art contemporain. Il fut l'homme de tous les engagements, dès lors qu'ils servaient l'Humanité", souligne-t-il.
Un autre hommage, celui de son ami François Pinault. "Il y a quelques jours, je visitais avec lui le musée Picasso, recueillant devant chaque oeuvre ses commentaires et ses souvenirs si intenses", a souligné le collectionneur et homme d'affaires. "Je perds un ami cher, un compagnon de vie irremplaçable, un frère en humanité", a-t-il dit.
Grand croix de la Légion d'honneur (la plus haute distinction de la légion d'honneur), Croix de guerre 39-45, médaillé de la Résistance, Pierre Daix était devenu à la Libération un journaliste et homme de lettres, auteur d'une cinquantaine de livres.
Communiste, résistant et journaliste
Né le 24 mai 1922 à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), après des études à la faculté de lettres de Rennes et de Paris, il adhère au Parti communiste français à l'âge de 17 ans, en 1939, puis entre dans la Résistance. Arrêté, il est prisonnier au camp de concentration de Mauthausen, en Autriche, une expérience à l'origine du roman remarqué qu'il consacra en 2008 aux femmes déportées, "Les Revenantes". A la Libération, il devient chef de cabinet du ministre communiste Charles Tillon au ministère de l'Air, de l'Armement et de la Reconstruction, directeur adjoint des Editions sociales (1947), rédacteur en chef de la revue "Les Lettres Françaises" (1948-72), où il est le collaborateur de Louis Aragon. Il est ensuite directeur adjoint du quotidien communiste "Ce Soir" (1950-53). Rupture avec le communisme
D'abord aveugle face aux atrocités commises en Union Soviétique, il commence par démentir l'existence d'un système concentrationnaire avant de changer de position dans les années 1960, choqué par la répression du Printemps de Prague en 1968. En 1971, il rompt avec le PCF. En 1974, il publie "Ce que je sais de Soljenitsyne" à l'occasion de la sortie de "L'Archipel du Goulag". Dix ans plus tard, il sera conseiller de la rédaction du "Quotidien de Paris" (1980-85), journal classé à droite. Pierre Daix a évoqué son évolution idéologique dans son autobiographie "J'ai cru au matin" (1976) et ses mémoires "Tout mon temps" (2001).
L'homme de lettres
Une grande partie de son oeuvre est consacrée à la peinture et à Picasso. Il a aussi écrit sur le cubisme, Manet, Rodin, Gauguin, Hartung, Soulages, les surréalistes, Zao Wou-ki, Matisse, Alechinsky ou le collectionneur et homme d'affaires François Pinault.
Pierre Daix était enfin l'auteur de nombreux romans comme "La Dernière Forteresse" (1950), "Classe 42" (1951), "Les Chemins du printemps" (1979), "L'Ombre de la forteresse" (1990), "Quatre jours en novembre" (1994).
On doit aussi à Pierre Daix "Les Hérétiques du PCF" (1980), "Aragon" (1975) ou "Bréviaire pour Mauthausen" (prix François Mauriac 2005).
"C'était un homme libre", affirme le président de la République dans un communiqué. "A 18 ans, il participa à la toute première révolte étudiante sous l'Occupation, le 11 novembre 1940 à l'Arc de Triomphe. Résistant, il fut arrêté, torturé et déporté à Mauthausen". "Jusqu'à son dernier souffle, Pierre Daix servit la création et l'art contemporain. Il fut l'homme de tous les engagements, dès lors qu'ils servaient l'Humanité", souligne-t-il.
Un autre hommage, celui de son ami François Pinault. "Il y a quelques jours, je visitais avec lui le musée Picasso, recueillant devant chaque oeuvre ses commentaires et ses souvenirs si intenses", a souligné le collectionneur et homme d'affaires. "Je perds un ami cher, un compagnon de vie irremplaçable, un frère en humanité", a-t-il dit.
Grand croix de la Légion d'honneur (la plus haute distinction de la légion d'honneur), Croix de guerre 39-45, médaillé de la Résistance, Pierre Daix était devenu à la Libération un journaliste et homme de lettres, auteur d'une cinquantaine de livres.
Communiste, résistant et journaliste
Né le 24 mai 1922 à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), après des études à la faculté de lettres de Rennes et de Paris, il adhère au Parti communiste français à l'âge de 17 ans, en 1939, puis entre dans la Résistance. Arrêté, il est prisonnier au camp de concentration de Mauthausen, en Autriche, une expérience à l'origine du roman remarqué qu'il consacra en 2008 aux femmes déportées, "Les Revenantes". A la Libération, il devient chef de cabinet du ministre communiste Charles Tillon au ministère de l'Air, de l'Armement et de la Reconstruction, directeur adjoint des Editions sociales (1947), rédacteur en chef de la revue "Les Lettres Françaises" (1948-72), où il est le collaborateur de Louis Aragon. Il est ensuite directeur adjoint du quotidien communiste "Ce Soir" (1950-53). Rupture avec le communisme
D'abord aveugle face aux atrocités commises en Union Soviétique, il commence par démentir l'existence d'un système concentrationnaire avant de changer de position dans les années 1960, choqué par la répression du Printemps de Prague en 1968. En 1971, il rompt avec le PCF. En 1974, il publie "Ce que je sais de Soljenitsyne" à l'occasion de la sortie de "L'Archipel du Goulag". Dix ans plus tard, il sera conseiller de la rédaction du "Quotidien de Paris" (1980-85), journal classé à droite. Pierre Daix a évoqué son évolution idéologique dans son autobiographie "J'ai cru au matin" (1976) et ses mémoires "Tout mon temps" (2001).
L'homme de lettres
Une grande partie de son oeuvre est consacrée à la peinture et à Picasso. Il a aussi écrit sur le cubisme, Manet, Rodin, Gauguin, Hartung, Soulages, les surréalistes, Zao Wou-ki, Matisse, Alechinsky ou le collectionneur et homme d'affaires François Pinault.
Pierre Daix était enfin l'auteur de nombreux romans comme "La Dernière Forteresse" (1950), "Classe 42" (1951), "Les Chemins du printemps" (1979), "L'Ombre de la forteresse" (1990), "Quatre jours en novembre" (1994).
On doit aussi à Pierre Daix "Les Hérétiques du PCF" (1980), "Aragon" (1975) ou "Bréviaire pour Mauthausen" (prix François Mauriac 2005).
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