#marquepage du 29 mars 2023 : échos des livres glanés par Anne-Marie Revol
Un nouveau numéro de Marque Page : l’écrivaine qui se dissimule derrière ses quatre photos est une guerrière. Charlotte Jacobsen, libraire en Suisse, nous recommande la lecture d’Un certain goût d’Alger, une fresque historique signée d’Olivier Cojan et paru chez Ella éditions. Quant aux instagrammeurs, c’est le dernier roman de Véronique Ovaldé, Fille en colère sur un banc de pierre, paru chez Flammarion, qui les a littéralement emballés !
A la demande générale : un quiz !
Née en 1979, l’autrice qui nous a envoyé ses quatre clichés est aussi essayiste, nouvelliste, journaliste et chroniqueuse. Prénommée Marie-Caroline, elle prendra comme "nom de scène" son deuxième prénom. Fille d’un homme d'affaires franco-marocain qui a abandonné sa mère lorsqu’elle avait huit mois, elle a essentiellement été élevée par une nourrice qui s’avèrera… alcoolique et violente. A 14 ans, alors qu’elle est toujours collégienne, elle est engagée comme fille au pair par un couple de médecins contre une chambre de bonne. Diplômée de l’Ecole Supérieure de Journalisme, elle rédige ses premières piges pour Paris-Match et Le Figaro. Très jeune elle publie des livres à tendance autobiographique. Féministe engagée, elle n’hésite pas à se rendre sur le terrain en France et à l’étranger pour défendre la cause des femmes. Téméraire, elle s’affiche souvent à contre-courant des prises de positions les plus médiatiques. Ainsi, elle plaide pour que les femmes ne se victimisent pas comme si c’était "une valeur ajoutée" ou un "anoblissement." Elle proteste également contre les postures qui favorisent "une guerre des sexes perpétuelle." Pourtant elle a elle-même été la proie d’un grand homme politique français connu pour ses frasques sexuelles. Son dernier essai sorti aux éditions de L’Observatoire conclut qu’aucun féminisme n’est envisageable sans l’irrespect des religions monothéistes. Placé sous le triple parrainage de Simone de Beauvoir, Gisèle Halimi et Simone Veil, cet ouvrage nécessaire, est porté par une démonstration sans faille. Brillant.
La libraire emporté dans la tourmente algérienne !
C’est en pleine guerre d’Algérie que Charlotte Jacobsen, libraire chez Payot à Lausanne a décidé de nous embarquer avec Un certain goût d’Alger, paru chez Ella éditions. "Avec ce roman, Olivier Cojan, va nous faire découvrir le quotidien de trois amis dans l’Algérie des années 56 à 64." Issus de milieux sociaux opposés, de confessions religieuses différentes, ces trois jeunes Algérois qui se sont rencontrés sur les bancs du Lycée français mènent une vie insouciante et joyeuse. Au fil des pages, sera révélé ce qui les sépare et les unit. Ce qui les gangrène et les enrichit. "C’est passionnant de découvrir les événements qui ont eu lieu en Algérie à cette période et en particulier dans cette ville d’Alger à travers le regard de ces trois adolescents car d'habitude on va envisager la guerre d'Algérie du point de vue des militaires. "A la lecture de cet ouvrage plein de lumières, de bruits et d’odeurs, on tombera amoureux d’Alger la Blanche. Et l’on comprendra mieux l’histoire qui reliera à jamais Algériens et Français de part et d’autre de la Méditerranée.
Les Bookstagrammeurs nous invitent en Italie…
Ils sont nombreux les instagrammeurs à avoir lu et aimé, Fille en colère sur un banc de pierre, paru chez Flammarion. D’ailleurs, rien que le titre est déjà un voyage en soi ! Pour preuve, regardez comment @la_bouquineuse_boulimique plante le décor imaginaire de cet ouvrage mâtiné d’onirisme : "Une île italienne. Un père à tendance tyran. Une mère effacée. Quatre filles scindées en deux clans (…). Une disparition d’enfant. Lorsque le père décède, c’est rempli d’appréhension qu’Aïda retourne auprès de sa famille pour ses funérailles." A travers l'histoire de cette famille, Véronique Ovaldé ausculte les relations ambigües que nous entretenons les uns avec les autres ainsi que les incessants accommodements qu'il nous faut déployer pour vivre nos vies. Entre conte, fable et tragédie, nous tenons là "un roman haletant, au style fluide et inimitable, que l'on dévore !", jure @espacecultureloceane. Qu’attendez-vous encore pour vous rendre en librairie ?!
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