Librairies : des ventes en chute de 70 à 85% à la suite du reconfinement, s'alarme un éditeur
L'éditeur Denoël a livré vendredi de sombres chiffres lors d'une visioconférence avec la presse à l'occasion de la remise du prix Médicis, estimant néanmoins que cela pourrait être pire et affichant sa combativité.
Les librairies ont vu leur chiffre d'affaires chuter de 70 à 85% en étant autorisées seulement à vendre sur leur pas de porte ou par correspondance des ouvrages précommandés, a affirmé vendredi l'éditeur Denoël. "On a quelques premiers chiffres qui nous disent que les ventes représenteraient 15 à 30% de celles de d'habitude", a déclaré la directrice de Denoël, Dorothée Cunéo, lors d'une visioconférence avec la presse à l'occasion de la remise du prix Médicis.
Elle a expliqué que ce résultat n'était pas aussi mauvais qu'elle ne craignait. "Les gens se déplacent, ils achètent. Moi-même, j'ai vu une queue devant ma librairie." Pour les éditeurs, la fermeture des librairies, considérées comme commerce "non essentiel", complique le choix des tirages. "On y va un petit peu au doigt mouillé, on va essayer de voir. Mais on y croit", a encore estimé Dorothée Cunéo, qui publie Fin de combat, du Norvégien Karl Ove Knausgaard, prix de l'essai.
Le Seuil, éditeur des prix du roman français (Chloé Delaume avec Le Coeur synthétique) et étranger (Antonio Muñoz Molina avec Un promeneur solitaire dans la foule), a estimé la situation très difficile pour le secteur. "Les décisions du gouvernement, qu'il ne nous appartient pas de commenter, ont quand même un peu bloqué la vie du livre (...) Autant que faire se peut on va inviter chacune et chacun à se rendre dans ce commerce qui va continuer d'exister", a souligné Bernard Comment, qui dirige la collection des fictions.
Le Syndicat de la librairie n'est guère plus optimiste
Interrogé par l'AFP sur la baisse des ventes, le Syndicat de la librairie française a répondu qu'il n'avait qu'une estimation préliminaire. "Le chiffre d'affaires des librairies ne devrait pas dépasser 20 % de l'activité habituelle", selon lui.
Les librairies ont reçu vendredi le soutien de l'ancien président de la République François Hollande. Dans une vidéo transmise à l'AFP, il a lancé un appel "pour que les lecteurs puissent venir en toute quiétude et en toute sécurité acheter un livre, ou simplement regarder ce qui se publie".
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