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Les professeurs Debré et Even interdits d'exercice de la médecine

L'ordre des médecins a sanctionné les professeurs Debré et Even pour leur livre "Guide des 4.000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux". Ils ont été interdits d'exercice de la médecine pendant un an. Les allergologues et les cardiologues ont porté plainte contre cet ouvrage controversé qu'ils accusent de multiples erreurs et d'une remise en cause infondée de certains traitements. Les deux professeurs ont décidé de faire appel de cette sanction.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Vincent Isore Maxppp)

La sanction n'aura que peu d'effet sur la pratique de ces deux éminents professeurs de médecine : ils sont à la retraite. L'ordre des médecins inflige tout de même à Bernard Debré et Phlippe Even un an d'interdiction d'exercice de la médecine, dont six mois avec sursis. Au centre de cette affaire, le livre qu'ils ont écrit, immédiatement accueilli par une volée de bois vert par le corps médical.

Le "Guide des 4.000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux" a été publié en 2012 en plein scandale du Mediator et a immédiatement connu un grand succès en librairie. Fruit de  "7.000 heures d'analyse de 20.000 références internationales ", selon ses auteurs, il est qualifié de ramassis d'erreurs et de mauvais conseils selon ses détracteurs.  "Ce livre, truffé d'erreurs, ne peut pas être considéré comme un guide d'information objectif ", avait ainsi fulminé Jean-François Bergmann, chef du service de médecine interne à l'hôpital parisien Lariboisière.

Les allergologues - gratifiés dans l'ouvrage de la douce appellation de "gourous " -  et les cardiologues ont porté plainte. Les premiers lui reprochent notamment la remise en cause de la désensibilisation, les seconds celle des médicaments anti-cholestérol. Ils s'insurgent aussi du manque de confraternité des deux auteurs. Lesquels, de leur côté, ont décidé de faire appel de cette sanction :  "C'est inacceptable, c'est un déni de liberté de parole, on n'a tué ni violé personne ", s'insurge le Pr Even.

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