"Les Peintres du chaos" racontent l'horreur de la Grande Guerre
La première Guerre Mondiale opère une rupture dans les manières de combattre. Le conflit s'enlise, c'est la guerre des tranchées avec l'utilisation massive de l'artillerie et du gaz. La représentation artistique traditionnelle, appelée la "Peinture d'histoire", ne suffit plus. La figure du héros guerrier disparaît au profit d'une masse de soldats. Dans chaque pays, des artistes en âge de combattre sont mobilisés et souvent côtoient de très près l'horreur. Daniel Wolfromm a publié en 2014 "Art et Guerre" avec Béatrice Fontanel, il nous raconte comment chacun des artistes a représenté "sa" guerre.
Reportage France 3 D. Wolfromm / C. Dechassey
Dénoncer l'horreur au retour
Le peintre Fernand Léger était en première ligne dans les tranchées. À Verdun, il fut gazé et manqua de perdre la vie au milieu de ses camarades "poilus". À son retour, il peignit une œuvre gigantesque, mêlant scène de vie quotidienne et horreur. Il y montrait la longue attente des soldats autour d'une partie de cartes, l'incertitude quant à la prochaine attaque mais aussi l'horreur des corps désarticulés. Avec le cubisme il a pu représenter des corps comme des tubes, image de la guerre industrielle avec ses canons et ses fusils.Georges Leroux a servi dans le nord de la France et en Belgique, il a raconté comment il avait vu et fait le croquis d'un "groupe de soldats français se protégeant dans un grand trou d'obus plein d'eau." C'est à son retour, qu'il réalisa son tableau intitulé "l'Enfer". Dans un style qui n'a rien à voir avec celui de Fernand Léger, Georges Leroux choisit l'hyper-réalisme pour nous plonger au milieu du fracas des bombes.
Évidemment, les Français ne sont pas les seuls à avoir peint la guerre. L'allemand Otto Dix représenta l'horreur sous la forme d'un triptyque, quand l'anglais John Singer Sergeant choisit des figures abstraites et géométriques. .
"Art & Guerre"
Edition Palette
Co-écrit par Béatrice Fontanel et Daniel Wolfromm
Paru en 2014
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