Les 3 formules du professeur Edgard P. Jacobs
Un savant dosage de réalisme, de science-fiction et de fantastique, telle est la triple formule que le Professeur Edgar P. Jacobs a appliqué aux aventures de ce curieux tandem d'enquêteurs composé d'un ancien pilote de la RAF et de son ami spécialiste de physique nucléaire. L'ancien figurant et chanteur d'opéra, passé du registre lyrique à celui de la bulle, avait - il est vrai - un sérieux appétit pour les reconversions professionnelles risquées.
A sa décharge, c'est l'occupant nazi qui décida en partie de son destin. En 1940, après l'arrivée des allemands, Edgard Félix Pierre Jacobs abandonne sa carrière vocale, le Bruxellois décide de miser sur ses talents graphiques et pousse la porte de la jeune revue belge "Bravo". Cet hebdomadaire de bande dessinée a été créé en 1936 par un éditeur d'origine hollandaise Jean Meewissen, il est publié en langue flamande à destination des publics belges et néerlandais.
En 1940, l'occupant interdit la diffusion en flamand et l'éditeur décide donc de créer une version francophone pour laquelle il engage entre autres dessinateurs Uderzo et Jacobs. Le fanzine abrite également dans ses pages des héros de comics venus des Etats-Unis comme Flash Gordon. En 1942, l'entrée en guerre des américains provoque la censure des planches d'Alex Raymond, le père de Flash Gordon. L'éditeur néerlandais demande alors à Edgar P. Jacobs de continuer cette série d'aventures dans un style proche de celui d'Alex Raymond. 5 semaines plus tard, la censure allemande exige la suppression pure et simple de ce héros trop caractéristique de la culture US. Il s'agit de la seule série consacrée à la science-fiction dans l'hebdomadaire, Edgar P. Jacobs décide donc de créer une série sur le même thème. Il publie en 1943 "Le Rayon U" on y découvre les ambiances, les caractères et les décors qui feront le succès des aventures de Blake et Mortimer à partir de 1946 avec "le Secret de l'Espadon".
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