Le Goncourt pour Michel Houellebecq, le Renaudot à Virginie Despentes
Le sacre pour Michel Houellebecq. Enfin. Il était le grand favori du Goncourt, après en avoir été plusieurs fois le prétendant malheureux - on se souvient des Particules élémentaires en 1998, de La possibilité d'une île en 2005, qui avaient à chaque fois échoué au pied du podium...
_ La carte et le territoire , son cinquième roman, aura eu plus de chance. Il a reçu aujourd'hui le prix Goncourt, dès le premier tour de scrutin, par sept voix contre deux à Apocalypse bébé, de Virginie Despentes.
Dans La carte et le territoire, paru chez Flammarion, Houellebecq éreinte l'art, l'amour, l'argent, les people, ironise sur la campagne française et met en scène avec sadisme son assassinat. Il se caricature avec jubilation. Il “pue un peu moins qu'un cadavre” et ressemble “à une vieille tortue malade”, écrit-il de son double littéraire.
_ Mais la tonalité du livre est moins désespérée et glauque que celle de ses
précédents romans et sa facture plus classique.
Comme le hasard fait parfois bien les choses, c'est précisément Apocalypse bébé de Virginie Despentes qui remporte le Renaudot. Elle a été couronnée au 11e tour de scrutin par quatre voix contre trois à Simonette Greggio pour Dolce Vita 1959-1979.
Son livre, Apocalypse bébé, paru chez Grasset, attendu depuis quatre ans, est un thriller décalé, un road-book entre Paris et Barcelone, dont la narratrice est une de
ces looseuses chères à la romancière.
_ Près de quarante ans, mal payée et mal dans sa peau, Lucie est employée par une agence de détectives privés. Un jour, une adolescente qu'elle surveille - c'est sa spécialité - disparaît. Pour retrouver la jeune Valentine, elle demande l'aide d'une baroudeuse, "La Hyène", homosexuelle et passablement diabolique. D'autres personnages atypiques croisent sa route et composent le portrait d'une époque égarée.
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