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"Le Botaniste" : Jean-Luc Bizien signe un thriller noir et vert pour dénoncer les ravages de la déforestation

Jean-Luc Bizien publie son nouveau roman, "Le Botaniste", qui s’inspire d’un scénario écrit à l’origine pour le cinéma. La menace qui pèse sur les forêts primaires est au coeur de ce thriller écologique.

Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 6min
Guillaume Maidatchevsky (à gauche), coscénariste du Botaniste et le romancier Jean-Luc Bizien (à droite). (S. Lemaire / France Télévisions)

Le Botaniste, c’est l’histoire de William Icard, un scientifique idéaliste et passionné qui vit dans un village autochtone au cœur de la forêt amazonienne. Un matin, sa famille est agressée par un commando qui brûle tout sur son passage. Dix ans plus tard, le procès intenté par une ONG écologiste contre un consortium spécialisé dans l’huile de palme est subitement interrompu après l’enlèvement de quatre membres du jury. Le lendemain, ces mêmes jurés réapparaissent sur les réseaux sociaux, seuls au milieu de la forêt primaire. Ils deviennent les protagonistes d’une télé-réalité prisée d’un public qui découvre la beauté d’une nature magnifique mais menacée. Les opérations sont dirigées par le mystérieux botaniste.

Publié aux éditions Fayard, Le Botaniste est un roman qui a connu une naissance étonnante. Si c’est bien Jean-Luc Bizien qui en est l’auteur, on est tenté de dire que ce thriller écologique a été écrit à plusieurs mains ou en tout cas, avec plusieurs cerveaux. Trois pour être exact.

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Le Botaniste thriller écologique {} (FTR)

Un scénario de cinéma

À l’origine de cette histoire, il y a en effet deux passionnés de nature : le documentariste Luc Marescot et le réalisateur Guillaume Maidatchevsky. Le premier a réalisé plus de quatre-vingt documentaires dont une dizaine sur les forêts, de la Guyane à Bornéo en passant par le Congo. Le second est spécialiste de la faune, auteur de documentaires animaliers et de longs-métrages dont Aïlo : une odyssée en Laponie, sorti au cinéma en 2019. 

Luc Marescot, le documentariste à l'origine du Botaniste, dans un extrait du documentaire "Poumon vert et tapis rouge". (© Destiny Films)

Une fiction pour les forêts

Très marqué par sa rencontre avec Francis Hallé, un botaniste reconnu pour ses travaux sur les forêts primaires, Luc Marescot a commencé à écrire il y a dix sept ans le scénario de The Botanist, un long-métrage de fiction pour le cinéma. Une aventure dans laquelle il a embarqué son ami Guillaume Maidatchevsky. En cours d’écriture, Luc décide de réaliser un documentaire où il se met en scène pour raconter les étapes qu’il faut franchir pour “arriver à mettre une idée de film sur orbite”.

C’est ainsi que va naître Poumon vert et tapis rouge, un documentaire de 90 minutes, sorti en septembre 2021 sur grand écran. On y croise Juliette Binoche, Edouard Baer, Jacques Perrin, Antoine de Maximy ou encore Nicolas Hulot. Le documentaire a vu le jour, mais pas l’œuvre de fiction, du moins pour le moment...

Un auteur de polars

Très attachés à leur projet, Luc Marescot et Guillaume Maidatchevsky ont donc décidé de faire vivre cette histoire autrement en confiant leur scénario à Jean-Luc Bizien. Cet ancien enseignant a quitté l’éducation nationale en 2001 pour se consacrer à l’écriture. Auteur de polars, de romans de science-fiction, de fantaisie, de romans jeunesse et de livres-jeux, il a reçu de nombreux prix : le Prix Gérardmer Fantastic'Arts, le Prix du roman d'aventures, le Prix Lion noir et le Prix Sang d'encre 2016 ainsi que le Prix Dora-Suarez 2021. 

La démarche de Luc et Guillaume n'a pas surpris le romancier : "Le cinéma, c’est compliqué parce que ce sont des enjeux pharaoniques. On parle de millions et de millions de dollars car les producteurs de ce type de films sont souvent américains

Finalement, le livre est plus facile. Ça coûte beaucoup moins cher. Certes, on touche les gens moins vite mais plus en profondeur.

Jean-Luc Bizien

Romancier

Guillaume Maidatchevsky (à gauche), coscénariste du Botaniste et le romancier Jean-Luc Bizien (à droite). (S. Lemaire / France Télévisions)

Choquer pour faire réagir

Toucher en profondeur, c'est en l'occurence alerter les lecteurs sur les menaces réelles et lourdes de conséquences qui pèsent sur les forêts primaires, aussi appelées forêts vierges. Ces écosystèmes riches sont restés indemnes de toute activité humaine au cours de leur existence. Mais on sait qu'elles sont de plus en plus menacées par le déboisement massif.

Une réalité qui révolte Guillaume Maidatchevsky. Pour lui, imaginer un scénario un peu "extrême" comme Le Botaniste, c'est un moyen d'interpeller le public sur l'urgence écologique. "Chaque année, c’est l’équivalent de la surface de l’Italie [plus de 300 000 km², NDLR] qui disparaît en forêt. Mais j'en ai marre de dire des chiffres avec des belles paroles et 'Sauvez la nature !'

Ils s’en foutent les gens, c’est devenu tellement banal ce genre de discours. Il faut faire réagir, il faut choquer.

Guillaume Maidatechevsky

Scénariste et réalisateur

La puissance des émotions

Après la parution du Botaniste chez Fayard, cette histoire deviendra peut-être enfin un film au cinéma avec Leonardo Di Caprio dans le rôle du botaniste. C'est en tout cas le souhait de Luc Marescot. Lui qui a signé des dizaines de documentaires se rend malgré tout compte du pouvoir du cinéma, comme il l'explique sur le site de l'association des Jeunes journalistes pour la nature et l'écologie : "Un documentaire touche souvent aux arguments, or on convainc moins bien avec des arguments qu’avec des émotions. Ce sont les émotions qui nous font faire de grandes choses. Et le cinéma a plus de puissance et de pouvoir quand il s’agit d’émotions. Et il permet, via le truchement d’une histoire, de suspense, de rebondissements, d’histoires d’amour, d’attirer à lui un public bien plus large que le public restreint du documentaire".

La couverture du roman Le Botaniste de Jean-Luc Bizien paru chez Fayard. (Fayard.)

"Le Botaniste" de Jean-Luc Bizien, adapté du scénario de Luc Marescot et Guillaume Maidatchevsky - Editions Fayard - 464 pages - 19,50€

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