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La romancière Anna Hope récompensée par le Grand Prix des lectrices de Elle

La romancière britannique Anna Hope a reçu mercredi le Grand prix des lectrices de Elle pour "La salle de bal", publié chez Gallimard. Son deuxième roman est une oeuvre grande et âpre sur la folie et l'enfermement.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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La britannique Anna Hope a reçu le Grand Prix des lectrices de Elle pour son dernier roman, "La salle de bal".
 (GALLIMARD)
Après le succès de son premier roman, "Le Chagrin des vivants", Anna Hope ne s'arrête pas de recueillir les lauriers de la critique. L'écrivaine britannique a été récompensée par le Grand Prix des lectrices du magazine Elle pour "La salle de bal". Traduit de l'anglais par Élodie Leplat, ce second roman d'Anna Hope, sorti l'été dernier, avait figuré parmi les finalistes du prix Femina étranger.

Vie d'asile

Anna Hope qui s'est inspirée de l'histoire d'un de ses aïeux, interné jusqu'à sa mort pour dépression, retrace dans ce roman le destin de la jeune Ella, internée de force en 1911 dans un asile du Yorkshire pour avoir volontairement brisé la vitre de l'atelier de filature où elle travaillait. L'asile, construit pour accueillir "des faibles d'esprits et des pauvres chroniques", est un lieu de malheur et de brutalité. On y trouve pourtant, comme une incongruité, une salle de bal où les internés hommes et femmes, d'habitude séparés, peuvent se retrouver une fois par semaine. 
 
C'est dans cette salle de bal qu'Ella et John, un Irlandais mélancolique brisé par la mort de son enfant, se rencontreront et tenteront de s'aimer alors que des médecins, tentés par les théories eugénistes, songent à la stérilisation des "faibles d'esprit" pour régler le problème de la folie.

Les autres catégories du Grand prix

Le Grand prix des lectrices de Elle dans la catégorie policier a été décerné à Eva Dolan, une autre romancière britannique, pour "Les chemins de la haine" (Liana Levi), un premier roman, traduit par Lise Garond.
 
Ce roman, aussi sombre que bien écrit, constitue un réquisitoire terrible contre les excès de l'ultra-libéralisme. Il est question d'immigration, de travail clandestin et surtout de l'exploitation abominable des hommes au nom de principes économiques faisant peu, voire aucun, cas de l'humanité. Eva Dolan écrit comme Ken Loach filme. On n'est pas près d'oublier son duo d'inspecteurs formé par Zigic, un flic d'origine serbe et sa collègue Ferreira, fille d'immigrés portugais.
 
Le Grand prix des lectrices de Elle dans la catégorie documents est allé à la journaliste Delphine Minoui pour "Les passeurs de livres de Daraya" (Seuil) qui revient sur un épisode peu connu de la guerre en Syrie : la création d'une bibliothèque clandestine dans la ville assiégée de Daraya dans la banlieue de Damas.
 
Le prix des lycéennes a enfin été décerné à l'éditrice Caroline Laurent pour "Et soudain la liberté" (Les escales), livre d'Evelyne Pisier qu'elle a achevé d'écrire après la mort de son amie.
 

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