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Rentrée littéraire : pour les petites maisons d'édition, "il va falloir jouer des coudes"

À côté des auteurs très attendus comme Amélie Nothomb, Sorj Chalandon ou encore Philippe Jaenada, comment faire pour attirer les lecteurs vers les centaines de romanciers moins connus ?

Article rédigé par franceinfo - Claire Leys
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Dans une librairie à Toulouse, le 24 juillet 2021. (SANDRINE MARTY / HANS LUCAS / AFP)

Où poser les yeux dans les librairies en ce moment ? 521 romans font leur apparition pour la rentrée littéraire. Là est tout le défi des petites maisons d'édition qui publient les auteurs les moins connus. Dans ce raz-de-marrée littéraire, chacune tente de se faire une place et c'est une bataille qui se prépare des mois à l'avance.

Il convient d'abord de choisir les meilleurs livres. Il faut avoir du nez pour repérer quels auteurs seront capables de rivaliser avec les stars incontournables, explique Héloïse d'Ormesson, à la tête de la maison qui porte son nom : "Il va falloir jouer des coudes et être astucieux en ayant des livres taillés pour la course."

"Il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus. On sait qu'il va y avoir de la casse."

Héloïse d'Ormesson

à franceinfo

Elle a retenu quatre titres cette année. Un pari toujours périlleux, admet l'éditirice : "On pourrait nous dire 'mais vous êtes fous, pourquoi vous vous lancez dans cette course alors que vous savez qu'il va y avoir des victimes ?' Mais il y a aussi des livres qui vont réussir des scores qu'ils ne réussiraient pas à d'autres moments de l'année."

Créer la surprise, voilà le but des petites maisons d'édition, car la rentrée littéraire pour les critiques, les libraires et les lecteurs, c'est aussi l'occasion de découvrir de nouvelles plumes. Pour susciter la curiosité, à chacun sa méthode. Aux éditions Autrement, "notre stratégie est simple : c'est de publier peu. Un roman français et un roman étranger, pas plus", décrypte Fleur d'Harcourt, la directrice éditoriale. Elle ajoute : "Cela nous permet d'être entièrement mobilisés derrière deux auteurs. On ne met pas le lecteur ou le libraire dans la situation d'avoir à choisir. Il nous fait confiance, il va lire ce que nous lui présentons comme notre meilleur proposition."

Se constituer une communauté en ligne comme en librairie

La force des petites maisons d'édition, c'est aussi la capacité à créer leur communauté. Avant la rentrée littéraire, elles sont nombreuses à parcourir la France à la rencontre des libraires. Pour tisser des liens directement avec les lecteurs, certaines utilisent de plus en plus les réseaux sociaux. C'est le cas des éditions Les Escales. Sarah Rigaud en est la directrice éditoriale : "On a fait une sorte de teasing sur Instagram, Facebook et Twitter. On a commencé par montrer les trois titres en floutant leur couvertures. Puis petit à petit on a  révélé chacun des trois titres. Mais il y a aussi l'importance de la librairie, qui rend réel quelque chose de virtuel."

Les dés sont désormais jetés et les éditeurs n'ont plus qu'une chose à faire : observer la course et les ventes. Pour les auteurs, le marathon ne prendra fin qu'en décembre avec la proclamation des grands prix littéraires.

La rentrée littéraire vue par les petites maisons d'édition, reportage de Claire Leys

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