L'hommage des politiques et historiens à Alain Decaux, le passeur de l'histoire
"Alain Decaux avait saisi avant d'autres la force de l'audiovisuel pour offrir au plus grand nombre le récit de notre histoire nationale", a déclaré le chef de l'État, dans un communiqué publié par l'Élysée. "Il a fait aimer l'histoire, grâce à ses nombreux livres et à ses émissions qui ont captivé le public à la radio et à la télévision. Il n'a jamais parlé de la France comme d'une nostalgie mais comme d'un mouvement dont il a fait revivre tous les héros, grands ou petits, victorieux ou vaincus", ajoute-t-il. "Académicien depuis 1979, il a défendu l'enseignement de l'histoire et servi la langue française dans le monde, notamment comme ministre de la Francophonie dans le gouvernement de Michel Rocard", entre 1988 et 1991, souligne François Hollande.
Le Premier ministre Manuel Valls a rendu hommage à un homme qui "a su conter et raconter notre histoire comme personne". "La francophonie perd une de ses grandes voix", a-t-il ajouté.
La ministre de la Culture Audrey Azoulay a salué un "passeur, prescripteur, véritable griot de l'Histoire" qui "a incarné avec panache l'ambition d'une histoire pour tous".
https://twitter.com/AAzoulay/status/714149676883263488
Martine Aubry a exprimé son "émotion" à la mort de ce Lillois, parrain d'un prix de la Francophonie porté par la Fondation de Lille. "Comme tous les Français, il m'avait fait vivre l'Histoire, avec son talent de conteur et même d'imitateur dans les rencontres plus privées".
Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France, a salué une "véritable voix de l'Histoire pour le grand public" et qui était "particulièrement attaché à son territoire".
L'hommage des historiens et écrivains
Si Alain Decaux fut tout "snobé" par les "vrais" historiens, lui qui n'avait pas de cursus universitaire, ils sont nombreux aujourd'hui à saluer son travail passionné. "Au début de ma formation d'historien, il n'était pas bien vu", a témoigné l'historien Fabrice d'Almeida sur France Inter. "C'était l'époque où dominait l'histoire économique et sociale et Alain Decaux défendait l'histoire par l'événement, la confidence, la psychologie. Il nous fascinait mais il était critiqué. Il a fait partie des gens contre lesquels se construisait l'histoire académique"."Il a surtout fait aimer l'histoire aux Français", a réagi l'historienne Hélène Carrère d'Encausse sur BFM TV, saluant "un ami très cher et un talent exceptionnel".
L'écrivain Erik Orsenna a salué "un formidable professeur, d'un savoir fraternel" sur France Inter. "J'ai eu l'immense privilège de le croiser assez souvent. Malade, il continuait à sourire. Ce qui restera de lui c'est la bonté, la bienveillance. Je lui dis merci comme élève, comme Français et comme ami."
Jean-Christophe Rufin, médecin, historien et académicien comme Alain Decaux souligne avoir "eu le bonheur de le connaître à l'Académie française où il m'a entouré, donné beaucoup d'affection, nous étions amis. Il m'a donné le goût de l'histoire, il rendait l'histoire romanesque".
Bernard Pivot se demande "Qui, plus tard, saura raconter à la manière d'Alain Decaux les massacres de Charlie Hebdo et du 13 novembre?"
https://twitter.com/bernardpivot1/status/714233892216127488
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