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L'Académie française doit "refléter la diversité du pays et du monde", assure Amin Maalouf, son nouveau secrétaire perpétuel

Elu jeudi secrétaire perpétuel de l'Académie française, Amin Maalouf a livré quelques lignes directrices pour l'avenir de l'institution qu'il dirige désormais.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'écrivain franco-libanais Amin Maalouf prend la parole après son élection en tant que secrétaire perpétuel de l'Académie française, le 28 septembre 2023 à Paris. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

L'écrivain franco-libanais Amin Maalouf, 74 ans, élu jeudi 28 septembre secrétaire perpétuel de l'Académie française, estime que l'institution doit "refléter la diversité du pays et du monde". A ce poste, qui était vacant depuis le décès en août de l'historienne Hélène Carrère d'Encausse, qui l'occupait depuis 1999, il devra diriger l'institution chargée de défendre et promouvoir la langue française.

"Je suis persuadé que la mission de l'Académie française est encore plus importante aujourd'hui qu'elle ne l'était au temps de Richelieu", c'est "un élément essentiel de l'identité d'une nation et du rayonnement de la France dans le monde", a déclaré Amin Maalouf, après son élection sous la coupole. "Nous sommes dans un monde désemparé et je pense que nous avons besoin de lieux qui représentent une sorte de conscience morale", a ajouté le nouveau secrétaire perpétuel, très impliqué dans les activités de l'institution où il a été élu en 2011.

Le prix Goncourt 1993 pour Le Rocher de Tanios est délesté dans l'immédiat d'une tâche à laquelle Hélène Carrère d'Encausse a consacré beaucoup d'énergie : achever la neuvième édition du Dictionnaire de l'Académie, un travail de près d'un siècle. "On est tout à fait au bout", a confirmé Amin Maalouf, ajoutant qu'il comptait engager "une réflexion approfondie" avant la dixième édition : le dictionnaire "ne peut plus se concevoir aujourd'hui comme il se concevait avant".

La langue française "peut redevenir conquérante"

Amin Maalouf n'a pas précisé l'orientation qu'il comptait donner à sa présidence d'une institution parfois jugée conservatrice, sur des sujets comme l'orthographe ou l'écriture inclusive. "Je n'irai pas jusqu'à dire que la langue est en danger, mais il y a constamment des menaces (...) Je pense qu'il faut avoir une vision d'une langue française qui peut redevenir conquérante", a-t-il expliqué, jugeant "important qu'il y ait toutes les sensibilités, toutes les opinions (représentées)" au sein de l'institution.

D'autres questions l'occuperont et, parmi elles, la volonté de féminiser la "Compagnie", où siègent seulement six femmes. "Il faut élire plus de femmes" académiciennes, a plaidé Amin Maalouf. Il aura également à cœur le rajeunissement de l'institution : "l'habit vert" attire en effet les retraités, très peu les actifs.

Il a aussi eu un mot pour son "ami" Jean-Christophe Rufin, candidat malheureux auquel il était opposé à ce poste. L'ancien diplomate s'était déclaré tardivement, ce qui avait alimenté des tensions dans le microcosme de l'Académie.

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