Salon de Montreuil : rencontre avec l'équipe du film "Aya de Yopougon"
Ernest et Célestine, Jean de la Lune, La petite taupe, Le Petit Gruffalo … Ces histoires étaient toutes des livres avant de devenir des films ou des séries pour la télévision.
"Aya de Yopougon" sortira en salles en 2013, adaptation d'une Série BD qui raconte les aventures d'une jeune fille ivoirienne (modèle) et de ses copines (moins modèles) dans son quartier d'Abidjan. L'auteur du livre, Maguerite Abouet, est au salon du livre pour rencontrer les enfants et leur dévoiler les secrets de fabrication du film. Pour en parler, elle est accompagnée de Pavy Mayumi, la productrice exécutive du film et d'Angelin N'Ganjai, le régisseur.
Le premier album est paru en 2005 et a été suivi de cinq autres tomes jusqu'en 2010. "Beaucoup trop long pour un film, il fallait déjà choisir les albums. On a décidé d'adapter les deux premiers épisodes de la série. Et c'est ça qui est génial quand on écrit des histoires, c'est qu'on peut ajouter des choses, en enlever. C'est ce qu'on a fait pour adapter Aya à l'écran.", explique Marguerite Abouet.
Pourquoi avoir adapté la BD opur le cinéma ?
L'envie est venue des producteurs d'Autochenille production, une maison de production fondée par Joann Sfar (Le chat du Rabin) et Clément Ombrerie (le dessinateur de la série Aya). Autochenille Production a été créée pour réaliser des films d'animation, prolongement de leur travail de la bande dessinée. Ces auteurs-producteurs ont fait le choix de la fabrication des films de A à Z, et on créé pour cela le Banjo Studio, un studio d'animation. Leurs films sont ainsi fabriqués entièrement en France, avec des équipes dédiées pour chaque étape du film.
"Et faire un dessin animé, c'est long !", explique Angelin N'Ganjai, le régisseur du film. "On réfléchit et on construit tout le film avant le montage. D'abord on travaille sur les décors, ensuite on enregistre les dialogues, et ensuite on construit le film en se calant sur le son. C'est seulement une fois qu'on a fait tout ça qu'on dessine les personnages et les situations. Aya, c'est une histoire où il y a au moins 60 vrais personnages, avec des dialogues, c'est un gros travail !", ajoute-t-il.
"J'ai fait toutes les voix de femmes pour la maquette !" souligne Marguerite Abouet. Derrière eux sur un écran, des images défilent : story-boards, crayonnés, découpages, déclinaison des personnages dans toutes les postures imaginables, photos des séances d'enregistrement des voix… "C'est un travail très long, au moins deux ans, alors que pour un film normal, c'est entre 6 et 8 mois de travail. Le budget lui aussi est plus élevé, entre 6 et 7 millions", ajoute Pavy Mayumi. Marguerite Abouet se dit très heureuse de cette adaptation :"C'est pas du tout pareil que l'écriture. Un film c'est un travail collectif, on forme une petite famille. Et à la fin, après tous ces mois de travail, quand on a regardé le film, on riaient, on étaient émus, même si on avait été là à toutes les étapes de fabrication, c'est magique !"
Dans la salle les questions des enfants fusent, autant sur le livre que sur la fabrication du film. "C'est intéressant de montrer aux enfants comment on passe du livre à l'écran, et le mouvement se fait aussi dans l'autre sens."souligne Sylvie Vassalo, directrice du Salon de Montreuil. "60 % des films d'animation sont tirés de livres jeunesse. La littérature jeunesse est une vraie source d'inspiration pour les autres formes de création" ajoute-t-elle.
En sortant de cette rencontre, les enfants sont ravis et bien décidés à aller voir le film dès qu'il sortira en salles. En attendant, ils liront les six épisodes des aventures d'Aya.
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